WARREL DANE, chanteur de NEVERMORE, pour les non initiés, nous sort son premier album solo. C’est finalement un peu le passage obligé de tout frontman qui se respecte. Et à dire vrai, appréciant particulièrement les performances du bonhomme au sein de son combo d’origine, j’étais très curieux à l’idée de découvrir ce que nous réservait le sieur DANE. Sur le papier, on a tout de même affaire à un casting haut de gamme. Jugez plutôt : Peter Wichers (basse et guitare, SOILWORK), Dirk Verbeuren (batterie, SOILWORK) et Matt Wicklund (guitares, ex-HIMSA). Ajoutez à l’ensemble une production bétonnée, et vous comprendrez qu’il y a de quoi donner envie à tout fan de bon gros metal qui tache.

Voilà, les présentations sont faites, passons à présent au contenu. La première écoute est franchement assez décevante. Je n’avais pas forcément envie d’écouter un nouveau NEVERMORE, mais je m’attendais tout de même à quelque chose d’un peu plus percutant. Même si les premiers riffs de When we pray se veulent franchement accrocheurs, il faut bien admettre que dès l’arrivée du refrain, on a rapidement un aperçu de ce que va donner l’album : un condensé de mélodies parfois un peu trop mollassonnes enrobées de grosses guitares et de soli assez convenus. L’enchaînement sur Messenger est du même acabit (malgré un sympathique solo signé Loomis), même chose sur Obey, qui commence sérieusement à m’inquiéter sur la capacité qu’aurait cet album à décoller enfin. C’est pourtant le cas avec l’excellent Lucretia my reflection et ses relents gothiques… mais seulement voilà… il s’agit d’une reprise des SISTERS OF MERCY. Très bon, mais toujours pas rassurant. Enfin, Let you down vient relancer la machine. WARREL DANE nous sert enfin ce qu’il maîtrise le mieux : un chant bourré d’émotions (subtile mélancolie), puissant et mélodique, accompagné de grosse rythmiques mid-tempo, dans le style de l’excellentissime Heart collector. Superbe ! Il était temps !
L’album atteint en fait à cet instant son rythme de croisière, avec des titres alternant puissance et émotion, tel qu’on était en droit de l’espérer dès le début. Et avec le temps, il faut bien admettre que ces titres souvent inégaux, mais certainement bourrés de sincérité (le très intime Brother), deviennent attachants. Au passage, signalons également cette seconde reprise, le Patterns de SIMON & GARFUNKEL, fortement métallisé, plutôt méconnaissable. Sympa.

Au fil des écoutes, les charmes de ce disque ont fini par se dévoiler. Et s’il ne s’agit pas là d’un des albums de l’année, voilà un CD qui fera sans aucun doute plaisir aux aficionados du chanteur, qui s’est livré ici à un exercice assez personnel qui, à la base, ne cherche pas forcément à remporter les suffrages. Au final, on se retrouve avec un album de métal inégal, certes, mais agréable tout de même.


Rédigé par : Sentenced | 12/20 | Nb de lectures : 11647