Quelques mois après l'incompréhension suscitée par la sortie du EP acoustique « Redemption , revoici donc l'équipe de Candace au grand complet pour un nouveau disque, un vrai, celui qui a des cojones et qui transpire la sueur comme un camionneur bloqué dans son bahut sur l'A10 en plein été. Exit les guitares acoustiques et l'ambiance fleur bleue, on retourne dans le pit avec le metal hardcore burné et thrashy de notre gang de Detroit.

« The American Dream » est le 5ème opus d'une belle carrière s'étalant sur presque 10 ans. Il est inutile de présenter le combo donc je vais donc directement passer à la galette en elle-même. Cet opus marque considérablement un tournant dans la carrière du groupe car la direction prise par le groupe est quelque peu hasardeuse. On peut presque dire que Walls Of Jericho délaisse son hardcore abrasif des débuts (« The Bound Feed the Gagged » et « All Hail The Dead » ) pour un metal thrashy avec des mosh parts. Le durcissement de ton et de son entrepris sur « With Devils Amongst Us All » se radicalise encore plus et les influences thrash prennent de plus en plus de place dans la musique de Walls Of Jericho.

L'album débute sur « The New Ministry », un titre crescendo qui sert d'introduction et de tremplin à « The American Dream . D'ailleurs, il ne s'agit pas de la meilleure mise en condition tant ce titre est poussif. Puis vient « The Prey »... Tiens, Slayer a pondu un nouveau disque ? Ah non, c'est juste Walls Of Jericho qui a une ligne de mire différente.
Comme je le disais, les coreux risquent d'être déçus par ce disque car il est moins énergique, moins rapide, moins teigneux, bref moins hardcore. Les amateurs de mosh parts en béton armé seront toujours séduits mais les friands de compositions rapides et sans compromis qui ont fait la renommée du combo américains risqueront d'avoir une moue désabusée à l'écoute de cet opus.

Je l'ai eue, cette moue grimaçante de la déception, ce sentiment de tristesse mélangée à l'amertume du groupe adoré qui désappointe par la voie optée. Car oui, Walls Of Jericho est (ou plutôt était) un de mes groupes préférés en new school. Cet album a considérablement changé la donne tant le changement de style est fort. Le hardcore est vraiment plus en retrait à tel point que l'avalanche de mosh parts présente dans chacun des titres ne constitue la seule trace du genre.
Le groupe a donc pris une optique différente et agrémente ses titres d'une ambiance sombre et glauque. Passage lents, ambiances sombres, le groupe a doté son disque de sonorités plus metalliques et oppressantes. A cela, on peut rajouter la voix de Candace qui n'a vraiment plus rien de féminine.

Bien entendu, il reste de bons titres et de bonnes envolées brutales. Le titre « Feeding Frenzy » en est un bon exemple avec son riff aigu et son mosh part prenant en guise de pont. On peut également citer « Famous Last Words » qui baigne dans du Walls Of Jericho pur jus. Les mosh parts sont également très puissants et les accélérations toujours aussi soignées et terribles.

Une nouvelle direction musicale pour un nouveau public ? Peut-être bien. En tout cas avec cet opus, Walls Of Jericho change son fusil d'épaule et nous offre un disque certes brutal mais différent, qui devrait scinder la carrière du groupe en deux. Pour moi, le moins bon disque de leur carrière.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 10/20 | Nb de lectures : 12553