Les étiquettes sont des choses bizarres, tout le monde en colle partout et ensuite c'est le grand débat... Alors, WAKING THE CADAVER Deathcore ou pas? A vous de le dire. Quoi qu'il en soit, ces bougres livrent ici une rondelle bien difficile à cerner qui fera glisser le mosher sur une tartine de tripaille faisandée.

Si l'on se fie uniquement aux apparences, on peut être amené à penser que WAKING THE CADAVER démoule sur nos platines un énième album de Deathcore comparable aux groupes qui ont le vent en poupe, le genre de machin à la JOB FOR A COWBOY et compagnie... Du Mosh à foison, des plans beat down entrelacés de parties brutales et des structures qui oscillent entre Hard Core et Death New School, des grunts et des braillements aigus... bref, tous les ingrédients du Deathcore académiques sont là. Dans un premier temps, on reste dubitatif, et seul un "Hmmouais... pas mal, la voix est cool" vient à l'esprit.

Il faut gratter la surface et quelques écoutes approfondies pour découvrir la vraie nature de WAKING THE CADAVER. Ce groupe parvient à marier les meilleurs aspects du Deathcore (mais si, il y en a!) aux merveilles du Goregrind et du Brutal Death US. Les mosh parts, tout comme les beat down, ne sont là que pour créer une ambiance gluante et visqueuse, une atmosphère écrasante et implacable proche du "Salvation Through Infinite Suffering" de INFERNAL DOMINION. Une lourdeur suffocante lacérée à grands coups de scalpels dignes des passages les plus furibards de CIRCLE OF DEAD CHILDREN...
De temps à autres, cette alliance mène WAKING THE CADAVER vers les contrées que DYING FETUS avait balisées à l'époque de son "Killing On Adrenaline". Mais, n'imaginez pas qu'il s'agisse là d'un patchwork de genres musicaux bigarrés; WAKING THE CADAVER effleure ses influences mais parvient à créer une musique originale et personnelle où l'on retrouve quelques grumeaux de LIVIDITY, HAPPY FACE, DEADEN, LUST OF DECAY badigeonnés d'éléments plus "modernes" que les fans de CATTLE DECAPITATION applaudiront. La brutalité de l'album se ressent dans ses moindres recoins, même les passages lents sont gorgés d'une aura verdâtre... morbide et fascinante. "Perverse Recollections Of A Necromangler" est un album envoûtant qui dégage une force que la majorité de la scène US n'atteint pas. "Visqueux" est – je crois – le mot qui convient le mieux à cette rondelle qui m'aura donné du fil à retordre tant il est difficile à appréhender.

On croit se fader un truc niais pour réaliser qu'on tient une petite perle. On s'imagine un simple Deathcore raplapla pour découvrir un Brutal Death qui se drape du linceul cradingue du Goregrind le plus gerbouleux... Les onze titres de "Perverse Recollections Of A Necromangler" regorgent d'éléments amputés au Goregrind qui pullule sous le soleil mexicain. On songe tantôt à DISGORGE (époque Antimo) tantôt à PARACOCCIDIOIDOMICOSISPROCTITISSARCOMUCOSIS ou même
PSICOVOMITOSIS SADINECROOTIS... surtout en ce qui concerne les grunts ultra gutturaux que le vocaliste envoie tout au long de la rondelle. Un chanteur prodigieux qui amplifie les qualités indéniables de l'album en faisant couvrir à son organe souple un panel allant du simple Death au Goregrind en passant par les "inhales" cadavéreux... Cet amoncellement de vocaux peut évoquer le souvenir de LORD GORE, c'est dire!

Pour faire court: si vous êtes en quête d'une grosse galette qui vous fera dégobiller vos brochettes tant vous aurez moshé autour du barbecue estival, ruez-vous sur "Perverse Recollections Of A Necromangler"! Il y aurait beaucoup d'autres choses à raconter, mais là, je suis pressé de partir faire des pâtés sur la plage!


Rédigé par : Cobra Commander | 16/20 | Nb de lectures : 12136