WACKEN 2012 - Live at Wacken (Wacken/Zyx) - 12/11/2013 @ 07h54
La 23ème édition du Wacken était annoncée sold-out 8 mois avant l’événement, ce qui constituait alors un record en novembre 2011. Moins de 2 ans plus tard, les 75000 tickets mis en vente pour l'édition 2014 se seront écoulés en à peine 48h... comme quoi année après année, le Wacken va un peu plus loin dans ses 'records'. Avant de parler de ce qui n'a pas encore eu lieu (la 25ème édition du festival allemand), petit retour sur le 23ème Wacken, qui s'est tenu du 02 au 04 août 2012.

Le festival, soucieux d'offrir à son public et à ceux qui n'y étaient pas, un bon témoignage de ce qu'est aujourd'hui le Wacken, propose non pas un, ni deux, mais un triple DVD pour se remémorer l'édition de 2012 ! En quelques chiffres, son contenu est le suivant : 25 groupes, 60 morceaux pour 5 heures de musique. Un peu plus de la moitié des groupes présents sont (très) connus, il y' a cependant quelques noms moins populaires par chez nous comme Megaherz, Riotgod, Warrior Soul ou encore Crimes of Passion.

A part Djerv, Graveyard et Warrior Soul, chaque groupe bénéficie d'au moins 2 voire 3 titres enregistrés. Si le thrash et le heavy sont correctement représentés, les sous-genres plus extrêmes ne sont pas trop à la fête. Decapitated, Nasum et... Cradle of Filth. J'aurais bien pris du Massacre, du Napalm Death ou du Watain, à la place de Leaves' Eyes et The Boss Hoss par exemple. Le premier DVD contient le moins de titres (donc de groupes) et ne dure 'que' 1h15. Il nous présente des prestations de 5 groupes : Hammerfall, Testament, The Boss Hoss, Edguy et Volbeat.

Le choix des titres est souvent judicieux, au moins un classique du groupe et un titre récent, par exemple Testament propose l'efficace « More than Meets the Eye », le mythique « Over the Wall » et le burné « 3 Days in Darkness ». Globalement, la qualité du son ou la réalisation visuelle sont très réussies. La vidéo est possible grâce à la présence d'une quinzaine (voire plus) de caméras, en devant et fond de scène, à côté de la batterie, une grue bien sûr dont les plans sur les scènes ou la foule sont toujours impressionnants. D'autres vues sont réalisées au niveau des régies, même près des stands, derrière les musiciens, etc., il y' a des angles de caméras un peu partout et je dois dire que c'est sympa d'avoir autant de possibilités de vues pour ces extraits de concerts. En fait, il n' y a rien de spécial à dire, le montage n'est pas fatiguant pour les yeux, la qualité de l'image ahurissante, et si il y' a un peu de retouches audio, on se sent bien 'vivre' ces extraits live. La sélection Hammerfall est sympa, mais je trouve le sieur Cans pas très en forme, Volbeat en bénéficiant du statut d'headliner est placé dans les meilleurs conditions possibles ; si sur « Evelyn », Barney (Napalm Death) fait un carnage et transcende un peu plus le morceau, Petrozza (Kreator) semble lui un peu perdu lorsqu'il s'agit de pousser la chansonnette sur le sombre « 7 Shots ». La curiosité du DVD reste The Boss Hoss, qui semble bien cartonner outre-Rhin. Formé en 2004, ce groupe voguant entre country et rock détonne un peu au milieu des autres groupes plus 'traditionnels'. Bonne ambiance garantie pour ce combo a plusieurs vocalistes (The Boss Hoss se compose de 8 musiciens, et des guests comme des trompettistes peuvent aussi intervenir sur scène), qui occupent parfaitement la True Metal Stage.

Edguy est à l'instar de Volbeat, placé très haut sur l'affiche, et bénéficie aussi d'un jeu de lumières éblouissant. Les 3 titres choisis ne sont pas parmi les meilleurs de la carrière des allemands, j'ai toujours trouvé très moyen le 'tube' qu'est « Superheroes », le plus récent « Ministry of Saints » est sympathique mais peu transcendant, seul le vieux brûlot speed « Babylon » (qui remonte aux débuts de Edguy) me laisse une bonne impression. Et puis Tobias parle de trop, en plus en allemand... bref pas les extraits de concert les plus intéressants.

Le deuxième DVD propose 9 groupes, dont 2 valeurs sûres en live : Saxon et Overkill. Avec un Biff Byford bien en voix, les titres de Saxon proposés sont les classiques « Heavy Metal Thunder » et « Power & Glory », et le beaucoup plus récent mais non moins efficace « Hammer of the Gods ». Bon, vu la panoplie de classiques que possède le groupe, il est plus intéressant de regarder le « Live Eagles Over Wacken » paru en 2012 (et filmé lors du Wacken 2009), mais ça permet de parfaitement entamer de second dvd. On gagne en violence avec Overkill, bénéficiant de 2 morceaux des années 2010, les costauds « Ironbound » et « Electric Rattlesnake », ainsi que le cultissime « Rotten to the Core » (datant de 1985) qui a droit à son circle pit très boueux. Bobby Ellsworth est en p***** de forme vocale, il faut dire que les 2 titres récents sont explosifs et joués à une cadence d'enfer. Sachant que les mecs approchent ou ont dépassé la cinquantaine, je dis respect à ce groupe à la disco' inégale mais non moins impressionnante.

Autant dire qu'après ces 2 excellents groupes de scène, les extraits de Cradle of Filth ne laissent pas un souvenir impérissable. Le groupe joue sur une des scènes principales, qui plus est de jour, et Dani Filth n'est pas en grande forme... il est parfois très limite dans ses vocalises, puis l'ensemble est franchement mou par moment (en même temps en proposant d'entrée « Nympthetamine » ça aide pas). Heureusement, les 2 autres extraits « Her Ghost in the Fog » et « From the Cradle to Enslave » montrent un Cradle plus 'agressif' et efficace. Même si je trouve que Martin Škaroupka a un son de batterie très roots et que Dani en chie encore dans ses enchaînements vocaux. Avant Decapitated, c'est l'occasion de découvrir le groupe... Suffocated, en provenance de Chine ! Ce quatuor distille sous une pluie battante, un thrash assez basique et peu convaincant. Les conditions météorologiques sont désastreuses, le groupe devait en plus jouer vers les midi, devant une foule clairsemée. Le chanteur/bassiste Liu Zheng a un timbre de voix banal, on dirait qu'il force dessus. Sous une tente, Decapitated suit très rapidement après les « Thank You » de Suffocated (groupe qui n'aura pas vraiment marqué les esprits). Les 3 extraits proposés sont tous issus de « Carnival is Forever », dernière galette des polonais. D'entrée, « The Knife » tape aussi fort que les lights tournent à toute vitesse, pour suivre tant bien que mal la cadence imposée par la musique du groupe. Rafal en impose physiquement et vocalement devant un public compact, mais timoré. Il y' a moins de caméras qu'en open air (7-8 maximum) donc les mêmes plans reviennent plus vite, mais une nouvelle fois les images sont nickel, elles s'enchaînent à un rythme régulier et pas précipité. Changement assez radical ensuite avec Megaherz, qui bénéficie de 2 titres pour ce DVD. Groupe allemand formé il y' a 20 ans, évoluant dans un registre metal martial/industriel (le titre « Heuchler » fait penser à du Rammstein). Ça fait taper du pied, le courant passe forcément très bien avec le public, mais aussi vite écouté, aussi vite oublié. ZSK vous en parle mieux que moi sur sa kro' à retrouver dans ses pages...

Il reste 3 groupes sur ce 2ème DVD, 3 qui ne m'intéressent pas particulièrement, donc j'irais assez vite : il y' a d'abord Djerv, emmené par la chanteuse Agnete Kjolsrud (ex-Animal Alpha). Un seul titre proposé, du premier et à ce jour unique album du groupe, « Djerv », c'est le morceau « Headstone ». Son metal hybride marche bien sur scène, belle énergie, surtout Agnete qui se démène et se dépense de manière assez 'sauvage'. Un bon moment à passer. Nouvelle frontwoman ensuite, mais plus légère et lyrique, il s'agit de la belle norvégienne Liv Kristine et son groupe Leaves's Eyes (dans lequel on retrouve des musiciens de Atrocity). Son rock/metal symphonique n'est pas désagréable bien que très téléphoné et pas très emballant. Cependant, Liv est superbe, vocalement et dans sa prestance scénique tout en retenue mais qui captive l'auditoire. Et le dernier groupe du dvd est Schandmaul, combo de folk bien réputé en Allemagne ; belle manière de clôturer le dvd, surtout musicalement, parce que je n'apprécie pas vraiment la voix de Thomas Lindner, assez plate et pas accrocheuse pour les oreilles.

On arrive enfin au 3ème dvd, légèrement fourre tout, entre groupes peu connus, ceux qui tentent de se faire un nom et enfin quelques uns déjà bien confirmés. Dans la première catégorie, je rangerais Riotgod, Crimes of Passion, Warrior Soul et Hammercult. Riotgod a droit à 2 extraits, balancés sous une tente assez vide, où on voit durant les premières minutes les gens circuler tranquillement. Le quatuor américain a cependant de quoi capter l'attention, en balançant un hard rock un peu stoner pas dégueu du tout, et on voit d'ailleurs qu'ils ont de l'expérience (les zikos ont tous pas loin une bonne quarantaine d'années) pour tenir la scène facilement. Bonne petite découverte ce groupe sans prétention, aux riffs bien sentis, avec un chant tantôt rocailleux et parfois plus théâtral qui se marie à point à la section instrumentale. Crimes of Passion délivre lui un heavy/hard rock traditionnel, également en indoor. La voix de David Radcliffe (peut être un rapport avec l'acteur d'Harry Potter) est pour le moins mélodieuse et l'un des 2 titres, « Blown Away », fait plus office de power ballade. Tout juste moyen, heureusement le solo relève le niveau et nous fait oublier un chanteur vite lassant dans ses vocalises... Crimes of Passion montre un visage plus 'couillu' avec son autre extrait proposé, « Accident Happen, even here ». Musicalement, on a droit à quelque chose de très classique, un hard énergique, plus heavy dans ses riffs ; David a un chant moins mielleux et gonflant, de meilleure facture notamment au moment du refrain. Un bon morceau qui me fera dire que Crimes of Passion a un très bon soliste, une section rythmique correcte, mais un chanteur moyen, qui ne fera pas oublier des compositions pas très excitantes.

Autre représentant de hard rock américain, Warrior Soul, existant depuis tout de même 25 ans, se retrouve aussi sous une tente devant une foule clairsemée de curieux. Le groupe balance du bon hard énervé, avec un « Fuck the Pigs » éloquent. Tout ça sans fioritures, à l'image de ces musiciens un peu à l'arrache dans leur tenue et performance scénique (le guitariste en uniforme de marin, le chanteur et sa chemise froissée, etc.). La dernière découverte se nomme Hammercult et est en provenance d’Israël. Le groupe avait gagné le Wacken Metal Battle de 2011 et se retrouve à nouveau à l'affiche en 2012, pour asséner son thrash/death primitif et assez accrocheur. Un peu de mal avec la voix du frontman Yakir Shochat (petit mais musclé et qui assure scéniquement, dans sa gestuelle). 2 morceaux sont à disposition, balancés en 3 minutes chacun, rien d'original, on a connu plus efficace, et bien pire aussi.

Parmi les groupes intermédiaires, il y' a Circle II Circle, emmené par le très bon Zak Stevens (ex-Savatage notamment) : sauf que les 3 extraits proposés sont 3 titres de Savatage, tirés de l'album « The Wake of Magellan », avant-dernier album du groupe paru en 1997, dont « The Hourglass », qui tape dans les 8 minutes. Ces morceaux sont fournis en mélodies et notes de piano, la voix de Zak est superbe (quel frontman !) mais ce n'est pas vraiment du Circle II Circle... un peu dommage quand même. De toute façon, l'intégralité du set de Circle ce jour-là comprenait des reprises de Savatage. Il faut noter qu'une nouvelle fois, l'ensemble est très bien filmé, entre gros plans sur les musiciens et/ou la foule, plans médiums qui nous montrent 2/3 musiciens et les vues de côté (de la batterie), de loin, l'utilisation intelligente des caméras est un gros plus pour ce triple DVD. 2 autres groupes au succès croissant, dans 2 registres très différents ; d'abord les finlandais de Ghost Brigade et leur melodic doom/death atmosphérique de haute tenue. 2 morceaux disponibles « Breakwater » et « Soulcarvers » tout deux tirés du dernier album du groupe, « Until Fear No Longer Defines Us », et qui dépassent les 7 minutes. C'est lourd, massif, écrasant et ça fait bêtement hocher de la tête. Par ailleurs, autant la voix death cartonne méchamment et se marrie à merveille au contenu musical, par contre le chant clair... il a une voix très nasillarde, on croirait qu'il est bien bourré, pas grand chose à voir avec les versions studios.

Viennent ensuite les suédois de Graveyard et leur chouette hard rock vintage ; 1 seul petit titre, « Uncomfortably Numb » (tiré de leur 2ème et excellent album « Hisingen Blues »), pas le plus énergique du groupe. On est pas loin de la ballade en particulier sur les couplets, l'intensité étant vraiment de mise lors du bon gros solo final. Il reste encore 4 groupes sur ce DVD, des combos qui sont assez populaires dans leur domaine aujourd'hui, à commencer par Red Fang, ce quatuor infernal de stoner/rock. Ça joue sans se poser de question, rock'n'roll et bonnard à fond même si je ne trouve pas les compositions extraordinaires, au moins on ne s'ennuie pas à les voir jouer. Le public reste étrangement calme comme si la plupart des gens découvraient le groupe ce jour-là. Dans un domaine bien plus brutal et sans concession aussi, les suédois de Nasum ont droit à 3 titres (ce qui est bien un minimum) : Keijo, le chanteur de Rotten Sound s'en sort sans trop de soucis, et accompagne le reste du groupe dans ses -à priori- ultimes concerts... Ils n'ont pas choisi les titres les plus directs de leur discographie (en particulier ce « Wrath » un peu poussif), mais ça reste du grindcore qui ne fait pas dans la soie et la dentelle. J'en arrive à la fin de ce triple DVD, avec 2 groupes dont je n'ai pas encore parlé, en premier Unearth et leur metalcore velu, qui ne fait pas non plus dans la tendresse. 2 extraits balancés, je ne suis pas friand du genre, cependant l'énergie déployée combinée à une efficacité certaine est à souligner. Même les mélodies un peu façon heavy passent bien dans cet ensemble et les moshparts font tourner les têtes. Enfin, la conclusion du DVD revient aux portugais de Moonspell, qui se produisent ce jour-là avec un petit ensemble orchestral et délivrent 3 titres, sous une forme sympho-acoustique. 3 classiques des débuts du groupe, dont le très populaire « Opium » ; Fernando dirige de main de maître la cérémonie même si il n'est pas toujours très audible (en particulier lors de « Wolfshade »).

Voilà, j'ai fait le tour de ce triple DVD que je ne regarderais pas chaque week-end, mais qui contient quelques très bons moments de concerts. Une partie documentaire, avec l'envers du décor sur le festival ou d'autres bonus extra-musicaux, ne m'aurait pas semblé de trop, surtout si cela avait été à la place d'un dvd purement musical. Un objet au final qui doit trouver preneur auprès du public allemand mais à l'intérêt limité pour les autres (à moins d'y avoir été et de vouloir un autre souvenir).




Rédigé par : gardian666 | / | Nb de lectures : 13699




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