Nos amis de la Klonosphère misent une fois de plus sur la qualité en soutenant la formation nordiste W.I.L.D. et son troisième opus « Agony of Indecision ». Pas grand-chose à dire sur ce combo, les ex-membres de Wild Karnivor se sont taillé leur petit bout de route en accompagnant No Return, Dagoba, Loudblast ou Hate entre autres. Jusqu’ici, un parcours basique pour ce quatuor qui semble vouloir gravir les échelons avec son dernier rejeton.

Entre thrash et death metal, les Lillois tapent du poing sur cet opus, pas de quoi révolutionner le genre, mais plutôt de quoi réaliser un album de qualité avec modestie. « Seize the Day », premier véritable morceau de ce disque, pose les bases de ce qui suivra pendant près de 50 minutes : des riffs gras, du groove et de l’énergie. La vitesse n’est pas recherchée, l’efficacité prime sur le besoin de bastonner de la manière la plus rapide qui soit. Bien sûr, vous avez votre lot de titres ouvertement enclins à faire bouger vos têtes, comme l’excellent « Pick Me Up ». Ce dernier annonce le potentiel des Lillois sur des compositions groovy à souhait, comme sur le très conventionnel « Wake Initiated Lucid Dream » qui envoie une belle baffe.

Le chant caverneux de Jérôme, le frontman, ne laisse pas indifférent. Le bougre se démène avec beaucoup de facilité pour envoyer une voix profond et sombre, mais montre sa redondance lors de la deuxième moitié du disque. En effet, le chanteur devient un peu trop linéaire et cela a tendance à un peu faire miroiter l’auditeur pendant l’écoute. Sa voix peut rapidement faire penser à Bo Summer d’Illdisposed pour sa puissance et sa férocité, et n’en déteint pas, mais devient répétitif à la fin. On appréciera le break « The Stage is Almost Set » où la concordance entre les parties jouées est excellente, avec une mention spéciale au son de basse de ce méfait. S’il y a bien une chose qui n’est pas mis dans le vent, c’est la basse puisqu’elle est audible de bout en bout et n’hésite pas à mettre en avant le talent du bassiste.

En étant groovy, mais pas toujours accessible, W.I.L.D. affiche quelques défauts et maladresses sur ce skeud. En effet, malgré des parties souvent brutes de décoffrage, le groupe pèche ici et là avec un manque d’originalité et parfois d’efficacité. Toutefois pas de quoi choquer, W.I.L.D. s’inscrit dans une continuité de combo percutant avec qui la musique doit prendre une ampleur supplémentaire en concert. Il n’y pas de quoi crier au génie, juste de quoi passer un bon moment.

« Agony of Indecision » est un album simple qui aurait pu mériter un peu plus de risque. Quand on entend le très « Opeth » « Awaken Nightmare », on se dit que ça n’aurait pas été de refus de poser des guitares acoustiques de manières plus récurrentes. Au-delà de ces détails, W.I.L.D. se dévoile comme étant un groupe sérieux et percutant, maintenant il serait temps pour eux de prendre plus de risques et d’afficher plus d’ambition. Ce troisième album en mettra en tout cas quelques-uns par terre avec un groove excellent et une énergie débordante.


Rédigé par : Choko | 13/20 | Nb de lectures : 13440