Le goregrind est à la musique extrême ce que les snuff movies sont au porno : une excroissance extrême et malsaine, qui selon la qualité, ravie autant qu’elle effraie.

Car en terme de goregrind on peut toujours s’attendre à tout : ce style sans compromis étant capable de nous offrir des groupes absolument géniaux et extrêmes, tout comme de pitoyables bouillies sonores faisant passer les mauvais groupes de DeathCore pour des crus d’exceptions.

Et avec les Vulgaroyal Bloodhill, on est plus dans le plaisir que la souffrance. C’pas plus mal, me direz-vous. Les 4 énergumènes ont la bonne idée de brouiller les pistes, en utilisant la langue espagnole pour nommer leur album et les titres des chansons. Mais c’est bien du pays du soleil levant et des centrales nucléaires trouées, que nous viennent nos 4 acolytes.

Le premier constat se situe au niveau du son : clair, équilibré et puissant, il contraste avec la majorité des sorties estampillées ‘gore’. Sans que je n’arrive vraiment à me décider si cela est plutôt une qualité ou un défaut, d’ailleurs. Car l’album gagne en puissance, et perd en personnalité...
Côté musique, le résultat s’avère plutôt bon. Bien que trop linéaire.
Le goregrind des Nippons se nappe d’une gniak délectable, au travers de titres courts mais incisifs. 30 titres, pour 30 minutes : parfait.
Excepté bien entendu les redondants samples d’intro, aussi effrayants qu’inutiles.

'Muerteatroz' est majoritairement accrocheur. Ce ne sont ainsi pas les rythmes furax qui prédominent, mais bien les MoshParts Mid-Tempos. Qui vous donneront envie d’imiter les chiens ringards des plages arrière des voitures, durant 30 minutes.

Si les traditionnels gargouillis faisant office de chant sont bien entendu présents, le petit "plus" du chef se situe au niveau de la guitare. Une bonne grosse dose d’influences Thrash et Metal se substitue aux traditionnels riffs inaudibles, apportant une vraie fraîcheur. La plupart des morceaux gagnent ainsi en attrait, via une prédilection pour une (relative) orientation mélodique. Sans perdre non plus en violence. Parce que bon, on cause de goregrind, tout de même.
Quoique, si ce n’étaient les beuglements et la pochette, le côté gore ne serait franchement pas prédominent. Sans que cela s’avère préjudiciable néanmoins.

Vulgaroyal Bloodhill nous offre en fait un album de ‘goregrindcore’, où la bouillie vocale et les rythmes accrocheurs de ROMPEPROP ou UTOPIE copulent avec des accords efficaces et le son agressif d’un NAPALM DEATH ou d’un CATHETER.
Sympa. Mais plombé par des samples rébarbatifs. Et globalement, en manque réel d’inspiration, voire même trop pataud pour être inoubliable...
Mais sympa quand même. A suivre...


Rédigé par : ..::Ju::.. | 12/20 | Nb de lectures : 12563