Windir!
Quitte à ce que le bon vieux commentaire "mais arrêtez de parler de Windir" soit présent, autant qu'on l'évacue tout de suite. Il est encore impossible d'aborder ce nouvel album de Vreid (le cinquième, comme le suggère astucieusement son titre) sans évoquer feu-Windir. Tout simplement parce que V est le premier enregistrement de la bande avec Stian "Strom" Bakketig à la guitare lead, transfuge de Cor Scorpii. Il ne manque plus du line-up historique de Windir que le clavier qui est lui resté dans Cor Scorpii. Pas certain qu'on voit débarquer le bonhomme, car Vreid n'est définitivement pas dans l'orientation de Windir. Allez un dernier pour la route: Windir!

J'avais abandonné Vreid avec son troisième opus, n'ayant même pas jeté une oreille à un Milorg encensé par wasted, notre adepte des déviances les plus diverses. J'ai donc été surpris à l'écoute de V. Surpris parce que Vreid nous sort tout de même quelques bons riffs de temps à autre, même s'ils restent l'exception. Surpris aussi car le groupe n'a pas tellement bougé, patinant toujours dans un marasme d'accords téléphonés. Et c'est du PCV, puisque c'est l'auditeur qui s'acquitte du paiement surtaxé de la galette.

Alors oui, il y a du bon. La seconde moitié de l'ouverture "Arche", avec l'envol de la guitare lead, rend très bien. En fait, toute la réussite du morceau tient sur ce très bon lead de guitare, comme nous le rappelle rapidement le "solo" de basse qui groove autant qu'un clodo dansant avec des boîtes à chaussures aux pieds. Il reste quelques autres moments lumineux, éparpillés sur un album qui cumule également l'indigent. Des montées demi-ton par demi-ton qui seraient pardonnables à un groupe se tâtant lors de sa première année d'existence. Des pseudos riffs heavy/thrash entendus mille fois (merci Metallica), qui viennent souvent briser un démarrage pas dégueu ("The Others and the Look"). Des élans mélodiques qui nous sont servis à l'identique depuis le premier album ("Fire on the Mountain"). Autant parfois s'écouter un bon vieil album de thrash.

OK, il ne faut plus parler de Windir. C'est pourtant délicat quand on voit comment Vreid capitalise sur le culte loué à son ancien groupe. Jusqu'à un catalogage "black" qui n'a plus lieu d'exister. Sans Windir, on peut se demander où serait aujourd'hui Vreid. Se coller un uniforme noir pour se donner une image de guerriers ne suffit décidément pas quand la musique n'appuie pas le propos. Il reste quelques leads pas dégueus et une poignée de riffs un peu sympas, le tout très bien emballé. Ça ne justifie en rien l'achat d'un album.


Rédigé par : Prince de Lu | 10/20 | Nb de lectures : 13123