Quand le second gratteux du combo norvégien Elite décide de se mettre à son compte le temps d'un side-project, ne vous attendez pas à ce qu'il conte fleurette à des trolls avec une guitare en forme de bouquet de marguerites. Les trolls, il leur savate la tronche à coups de tronçonneuse, le salopiaud!

4. September est donc la rampe de lancement de Vredehammer (ce qui devrait signifier le marteau de la colère). Un simple MCD cinq titres de 22 minutes, histoire de se faire plaisir en roulant à fond sur l'autoroute. Il est possible que Per Valla ait eu besoin d'assouvir ses instincts les plus bestiaux après un We Own the Mountains d'Elite moins porté sur la violence. Nous n'allons pas nous en plaindre, parce que 4. September bastonne fort bien. Le titre d'ouverture "Kald" nous met le nez dans le caca, avec des trémolos acérés et des rythmiques viriles mais accrocheuses. Le grognement de Per Valla accompagne parfaitement ses riffs et j'en aurais bien repris pour un second MCD à la file.

Loin de bourriner à tout-va, le multi-instrumentiste (hormis la batterie qui est programmée) n'en oublie pas de nourrir la machine à riffs avec des passages plus pagan comme il les affectionne dans Elite. Le final de "Vrede" et "Hedningsvisa" évoqueront largement Kampfar. Le rêveur se plaît à espérer une baisse de régime dès ce troisième titre, mais il sera bien surpris par les riffs bondissants du morceau en question, complètement dans la lignée de leurs compatriotes norvégiens. Et si "Svart Natt" remet le couvert au niveau des blasts, le final atmosphérique "Skygger" terminera le MCD dans une touche de mélancolie murmurée à la Enslaved sur Eld.

La production du mini est tout à fait convenable. Per Valla a tout mis en boîte dans son home-studio en février dernier, avant de confier le mixage et le mastering à Dennis Israel (pas facile à porter tous les jours) du Clintworks Audio Productions de Hambourg. D'après mes tablettes personnelles, c'est le même gars qui a masterisé le récent Blood Revelations de Vetus Obscurum. Le son est propre (peut-être trop) mais convient parfaitement à la puissance de feu déployée. La batterie un peu rigide chagrinera peut-être quelques-uns, mais je trouve qu'elle passe plutôt bien dans ce genre de compos.

Certes, on reste loin d'un incontournable du genre. Mais 4. September remplit parfaitement son office: nous faire saigner les oreilles et nous coller des thèmes prenants dans le cervelet. Si vous en avez marre des groupes qui se la jouent crooners du black metal en vantant les mérites du concombre sur la carcasse de bœuf, vous pouvez vous prendre un pack brutalisant pour les vacances avec Negator, Setherial et ce Vredehammer qui servira de respiration entre deux blastages. Ca devrait vous filer la gaule, même sur la plage. Chapiteau dans le maillot!


Rédigé par : Prince de Lu | 8/10 | Nb de lectures : 12838