Rörhät est le premier album longue durée (et second enregistrement après le EP « Romeo OK ») de VOLT, trio allemand qui compte en son sein, et au même poste, le guitariste chanteur de DYSE, Andre Dietrich (à moins que ce ne soit l’inverse).

Dès les premières mesures du morceau d’ouverture, « Kreuz », l’intension est claire et le noise-rock compact des Teutons nous saute à la gueule : guitare et basse à l’unisson déroulent des riffs syncopés soutenus par une batterie impressionnante de solidité, pendant que la voix psychotique déclame des textes qui semblent être en anglais, alors que la plupart des titres qui ornent le dos du joli digipack dans les tons beiges sont en allemand… ou en tout cas dans un langage qui y ressemble.

L’ensemble des 9 titres de ce disque dégage une impression de cohérence certaine : pas de changement dans le traitement du son d’un morceau à l’autre, si ce n’est dans la manipulation de la voix, qui fait souvent penser à celle de Buzz Osborne des Melvins. Car s'il faut trouver une parenté à la musique de VOLT, c’est indéniablement de leur côté qu’il faut chercher plutôt que de celui de Jesus Lizard ou de Unsane, autres légendes du courant dans lequel les Allemands officient.

Même si le groupe emprunte à l’un l’art de la syncope ou à l’autre l’efficacité rouleau-compresseur, l’héritage des Melvins qui les rapprocherait parfois d’un Big Business dans les passages les plus épiques, est flagrant, et se confirme avec les 12 minutes de « Volt », le morceau de clôture lourd, lent et limite ambiant, qui s’avère très éloigné des 8 précédents.

Au final, hormis pour ce dernier morceau (remplissage ? bouffée d’air vicié ?), un sentiment de répétition peut l’emporter sur le reste… mais pas seulement. La musique est carrée, structurée et efficace, et le chant particulièrement réussi dans un registre allant du grognement à l’incantation. Le tout est cohérent, et peut sembler un peu trop facile au premier abord pour une oreille aguerrie au style, mais force est de constater que c’est extrêmement bien fait et finalement suffisamment riche pour ne pas lasser grâce à une multitudes de breaks opportuns, l’utilisation de quelques samples, et surtout une énergie certaine et cette voix si particulière qui rassemblera autant qu’elle divisera les aficionados du genre.


Rédigé par : NicoSata | 14/20 | Nb de lectures : 10167