VOICE OF RUIN est un jeune combo suisse (genevois plus exactement) qui après un premier E.P baptisé « The crash » vient nous proposer un premier album éponyme. La pochette particulièrement bariolée est intrigante puisqu’on ne sait pas trop quel sentiment violent est en train d’exprimer la jeune femme (un orgasme fou peut-être ?). Premier bon point niveau présentation… cela ne sera pas le seul.

Car si il y a bien une chose que les Suisses savent faire COMME PERSONNE, c’est de taper la baston d’une manière très énergique, sans aucune pitié et avec une brutalité qui confère à la folie. Si Jean-Marie Messier a tout compris à l’art du licenciement, VOR semble avoir tout compris dans l’art de jouer de la “mule”. Chaque plan semble être comme sublimé par une puissance venue d’ailleurs. VOR ne joue pas particulièrement vite mais il se dégage une telle puissance des chansons qu’on a l’impression que le métronome s’affole au fur et à mesure que les mesures s’enchaînent. VOR est la parfaite illustration qu’il ne suffit pas de jouer à Mach 3 avec un son énorme pour créer une musique brutale. Il faut juste avoir le talent pour le faire.

Alliant la patate du Thrash au groove du Hardcore, VOICE OF RUIN n’hésite pas à aller picorer chez des voisins Grindeux histoire de leur piquer quelques petits gruirk 100 % chocolat. VOR c’est du gros metal viril qui frappe fort et méchamment. A la croisé de plusieurs écoles, VOR ne s’embarrasse pas de la stylistique : Il faut que ça tape, et de préférence dans la gueule.
Vous l’aurez compris, VOR a la main lourde et dès qu’il s’agit d’appuyer sur l’accélérateur, la pédale restant littéralement broyée sous la pression de la godasse (Dick Rivers style).
Jamais démonstratif, le groupe possède suffisamment de technique pour bien s'amuser et pour aller chercher tous les niveaux de destruction, qu’ils se trouvent dans la musique extrême, le punk ou bien la polyrythmie. Les riffs sont très actuels, lorgnant parfois près du Deathcore mais sans jamais avoir le côté pompeux que ces derniers peuvent avoir parfois.

VOR n’a pas de temps à perdre et rester la main droite collée contre le chevalet n’est pas le style de la maison : ici, c’est la fête au ventilo.
Explosifs, les riffs sont aussi pourvus d’accords de puissance que de dégénérescences disharmoniques houleuses. Allant du basique au complexe et torturé, la guitare offre un véritable gueuleton de réjouissance sonores. La section rythmique possède une grosse énergie et une capacité à envoyer le bouzin quasiment au niveau des meilleurs groupes de ce joli pays. Les rebondissements sont nombreux et du Blast à la déflagration de double pompe le batteur n’a pas le temps de s’ennuyer.
Le chant oscille entre un gros côté granuleux qui dégénère parfois en screamo voire en de gros Gruirk des plus obscènes. Le groupe se permet même des lyrics en français sans que l’ensemble n’en pâtisse... et au vu du style pratiqué, cela tient de l’exploit. Sont forts ces pt’its gars.

Je ne sais vraiment pas ce qui énerve les Suisses au point d’être remontés à ce point (ha ha ha) mais putain de merde il doit bien y avoir quelque chose ! Mais qui se plaindra de cet état de fait ? Les métalleux ? Je ne pense pas non. Petit bémol au niveau des chœurs qui sonnent vraiment plats par rapport à l’ensemble et des respirations qui auraient méritées d’être plus présente (l’intensité est telle qu’on finit au bord de l’asphyxie). Sinon c’est du tout bon, de la musique cohérente de bout en bout. Un nouveau grand groupe suisse ? Sacrément bien parti en tout cas !!!!


Rédigé par : Pamalach | 15/20 | Nb de lectures : 12082