Quand le nouveau CD de Vobiscum a atterri sur mon bureau, j'ai eu un tilt. Ce nom me disait quelque chose. Après avoir évacué la proximité avec le Vobiscum Satanas de qui-vous-savez, une petite recherche sur VS m'a apporté l'illumination espérée. Vobiscum est tout simplement un groupe autrichien dont Uriel vous avait parlé en termes fort élogieux en 2004. Et la pochette du précédent méfait (qui devrait apparaître à droite de la présente chronique) était un moyen mnémotechnique imparable pour se souvenir du combo. Au moins, avec Berchfrit, Vobiscum aura évité de pondre une seconde pochette dans un photomaton de la gare de Linz. Une sobriété dont je leur sais gré, et qui permet de se pencher sur leur musique plus sereinement.

Après Traum ewiger Finsternis en 1999 et le "fameux" Christenblut en 2004 (et sa maquette des Twin Towers à brûler soi-même), il faut avouer que Vobiscum rentre quelque peu dans le rang sur ce nouvel opus. Je ne vais pas regretter les premières galettes du groupe, mais leur cap actuel les en éloigne pour les faire rejoindre l'immense peloton des formations sur le marché. Soyons positifs, cette formation-ci se permet même quelques mélodies bien senties sur le morceau d'ouverture. Et ce titre d'ouverture, intitulé "Tursenstein", ressort grandement du lot d'un ensemble de compos tournant rapidement au tremolo sans saveur. Globalement, Vobiscum propose un black plus standard, qui a le défaut de s'avérer fort conventionnel.

Exit les productions erratiques également. L'espace sonore de Berchfrit (avec de la mayo pour moi) laisse se poser une guitare criant dans les mediums, une basse qui ronfle à l'arrière et la voix croassée. Je passe sur le son des percus du titre final qui évoque plus le baril de lessive que les tambours guerriers. En parlant de la basse, certaines parties semblent un peu étranges, comme si l'instrumentiste ne jouait pas sur la même tonalité que ses camarades. Le solo final est même à se pisser dessus. Et quand on sait que le bassiste n'est autre que le guitariste, on comprend mieux la surprise ressentie à l'écoute de ses esquisses de solos moisis et autres effets de manche. A la fin de chaque moment d'énervement lead (qui tourne souvent autour du même motif et qui sont déjà effarants de nullité), les bends de ce Kirk Hammett en herbe tombent comme des mouches dans la semoule. C'est un vrai délice auditif qui fait immédiatement ressortir de l'ambiance que tente de mettre en place le combo. Et le bonhomme a une fâcheuse tendance à en placer dans presque toutes les compos, avec la bénédiction tacite du reste de sa bande. Ils avaient évité la pochette foireuse, il fallait bien qu'ils se rattrapent quelque part les coquins...

Après des moments de sourire qui se muent en un rapide ennui, les souvenirs que cet opus laisse se cantonnent à quelques photos de gars grimés dans la neige et à des petits pains émiettés tout au long d'un album. Petits pains qui nous rappellent au loin qu'on écoute un groupe qui veut se démarquer du lot. Mouais. Non merci.


Rédigé par : Prince de Lu | 07/20 | Nb de lectures : 10984