VIVID REMORSE - Down To The Wire (Art gates) - 17/04/2013 @ 08h49
A l’évocation du « Thrash », on pense immédiatement aux années 80, une décennie ayant vu les plus grands noms briller des 2 côtés de l’Atlantique. En provenance de San Francisco et sa fameuse « Bay Area », New York et bien sûr l’Allemagne, tous ont laissé derrière eux une multitude d’albums cultes. Si certains ont annoncé la mort du genre dès le début des 90’s, c’était sans compter sur les formations qui l’ont fait évoluer en l'ouvrant à d’autres styles et d’autres sonorités, parfois jusqu’en-dehors de la sphère Metal. Bref, à toutes les époques son Thrash, à toutes les époques ses références. Je ne vous fais pas l’affront de citer des exemples, vous les connaissez et vous savez qu’il y avait de quoi régaler des générations de fans !
Sauf que depuis quelques années, les choses sont différentes et on peut dire que le genre subit une légère baisse de régime. Certes, il y en a bien quelques-uns qui sortent du lot, le plus souvent en s’illustrant dans l’exercice du « revival » orienté sur l’âge d’or des mid-80’s. Bien entendu, certains vieux de la vieille affichent encore une incroyable santé de fer au plus grand bonheur des puristes. Mais finalement, peu se risque aux joies de l’expérimentation et de l’audace musicale et les rares exceptions sont malheureusement vouées à rester dans l’ombre. Le renouvellement du Thrash arrivera peut-être un jour mais ce n’est sûrement pas avec VIVID REMORSE qu’il faudra compter. Et non, l’originalité n’est pas de mise chez cette formation espagnole qui semble encore se chercher bien qu’elle ne soit pourtant pas à son premier coup d’essai…
Faisant suite à un EP (« Welcome To My Stormy Nights ») et leur premier full-lenght (« The Seed Of Malaise »), « Down To The Wire » n’invente rien et accumule les poncifs du genre avec son mélange, pas toujours maîtrisé, de différentes variantes du Thrash. Partant d’une base classic-Thrash vienne ensuite se greffer des parties plus modernes de gros Power ricain voire carrément extrêmes. La première influence qui ressort est celle de DEATH ANGEL dont nos Espagnols peuvent être décrits comme un (très) lointain cousin. Sans égaler leur niveau technique, les changements de rythmes sont récurrents et le chant de Joel Repiso ressemble à s'y méprendre à celui de Mark Osegueda dans ses intonations les plus haut perchées (« Imaginary Actress », « Theory Of Fear »). Les riffs rapides et les passages écrasants se succèdent dans un melting-pot cherchant l’efficacité maximale (« Overdosed », « Seize The Death »).
Ce qui choque, au premier abord, c’est l’impression de copié collé sur des plans parfois incongrus de certaines compositions. En effet, que vient faire ce passage Gore-grind et ses « gruiks » porcins sur « Involution » ? Ou les riffs typés Swedish mélo-Death de « Seven Days Of Fire » ? Sans oublier les parties mid-tempo couplées d’harmoniques qui peuvent nous faire penser à un ersatz de MACHINE HEAD (« Biopiracy » qui fait malgré tout son petit effet). Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, « Down To The Wire » n’est pas un mauvais album pour autant et l’on se surprend à secouer la crinière sur les riffs survoltés de Gustavo Revoredo. Les 11 morceaux sont carrés et concis sans jamais excéder les 4 min mis à part une power-ballade placée en dernière piste (« The Never Falling Cries » et sa première partie en acoustique). La section rythmique assurée par le bassiste Gabriel Malavé et le batteur Xavi F. Vidal n’est hélas pas assez mise en valeur faute d’une production adaptée. Parmi les bonnes surprises, le titre « Stop On Time » est sûrement un des plus intéressants du lot de par sa complexité et ses ambiances particulièrement travaillées.
Il faut avouer que les 35 minutes passent vite et offrent ce qu’il faut de brutalité pour satisfaire les plus acharnés. C’est bien dommage qu’un seul titre soit chanté dans leur langue maternelle (« L’Angoixa De L’Existancia » au feeling old-school), le résultat est réussi à tel point qu’on se prend à regretter qu’ils n’aient pas adopté ce gimmick sur tout l’ensemble. En dépit d’un constat amer, on ne peut que saluer l’aisance des musiciens pour écrire des morceaux très accrocheurs. Souhaitons que le groupe parvienne à gommer ses défauts sur un futur album pour les sortir de l’anonymat auquel ils sont condamnés à rester le cas échéant. Un bon groupe de première partie pour un disque qui se laisse écouter… sans plus.
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Sauf que depuis quelques années, les choses sont différentes et on peut dire que le genre subit une légère baisse de régime. Certes, il y en a bien quelques-uns qui sortent du lot, le plus souvent en s’illustrant dans l’exercice du « revival » orienté sur l’âge d’or des mid-80’s. Bien entendu, certains vieux de la vieille affichent encore une incroyable santé de fer au plus grand bonheur des puristes. Mais finalement, peu se risque aux joies de l’expérimentation et de l’audace musicale et les rares exceptions sont malheureusement vouées à rester dans l’ombre. Le renouvellement du Thrash arrivera peut-être un jour mais ce n’est sûrement pas avec VIVID REMORSE qu’il faudra compter. Et non, l’originalité n’est pas de mise chez cette formation espagnole qui semble encore se chercher bien qu’elle ne soit pourtant pas à son premier coup d’essai…
Faisant suite à un EP (« Welcome To My Stormy Nights ») et leur premier full-lenght (« The Seed Of Malaise »), « Down To The Wire » n’invente rien et accumule les poncifs du genre avec son mélange, pas toujours maîtrisé, de différentes variantes du Thrash. Partant d’une base classic-Thrash vienne ensuite se greffer des parties plus modernes de gros Power ricain voire carrément extrêmes. La première influence qui ressort est celle de DEATH ANGEL dont nos Espagnols peuvent être décrits comme un (très) lointain cousin. Sans égaler leur niveau technique, les changements de rythmes sont récurrents et le chant de Joel Repiso ressemble à s'y méprendre à celui de Mark Osegueda dans ses intonations les plus haut perchées (« Imaginary Actress », « Theory Of Fear »). Les riffs rapides et les passages écrasants se succèdent dans un melting-pot cherchant l’efficacité maximale (« Overdosed », « Seize The Death »).
Ce qui choque, au premier abord, c’est l’impression de copié collé sur des plans parfois incongrus de certaines compositions. En effet, que vient faire ce passage Gore-grind et ses « gruiks » porcins sur « Involution » ? Ou les riffs typés Swedish mélo-Death de « Seven Days Of Fire » ? Sans oublier les parties mid-tempo couplées d’harmoniques qui peuvent nous faire penser à un ersatz de MACHINE HEAD (« Biopiracy » qui fait malgré tout son petit effet). Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, « Down To The Wire » n’est pas un mauvais album pour autant et l’on se surprend à secouer la crinière sur les riffs survoltés de Gustavo Revoredo. Les 11 morceaux sont carrés et concis sans jamais excéder les 4 min mis à part une power-ballade placée en dernière piste (« The Never Falling Cries » et sa première partie en acoustique). La section rythmique assurée par le bassiste Gabriel Malavé et le batteur Xavi F. Vidal n’est hélas pas assez mise en valeur faute d’une production adaptée. Parmi les bonnes surprises, le titre « Stop On Time » est sûrement un des plus intéressants du lot de par sa complexité et ses ambiances particulièrement travaillées.
Il faut avouer que les 35 minutes passent vite et offrent ce qu’il faut de brutalité pour satisfaire les plus acharnés. C’est bien dommage qu’un seul titre soit chanté dans leur langue maternelle (« L’Angoixa De L’Existancia » au feeling old-school), le résultat est réussi à tel point qu’on se prend à regretter qu’ils n’aient pas adopté ce gimmick sur tout l’ensemble. En dépit d’un constat amer, on ne peut que saluer l’aisance des musiciens pour écrire des morceaux très accrocheurs. Souhaitons que le groupe parvienne à gommer ses défauts sur un futur album pour les sortir de l’anonymat auquel ils sont condamnés à rester le cas échéant. Un bon groupe de première partie pour un disque qui se laisse écouter… sans plus.
Rédigé par : vincesnake | 12/20 | Nb de lectures : 11733