Y’a pas de justice… Voilà maintenant quatorze années et cinq albums que VITAL REMAINS arpente la scène death métal. Quatorze années à jouer les éternels outsiders sans que le groupe ne soit enfin récompensé, à sa juste valeur, par un succès mérité. Le bilan de cette longue carrière n’est pas aussi flamboyant qu’il le devrait. Et c’est d’ailleurs avec une certaine ironie que le groupe avait même fait cette constatation en 96, en titrant l’album sorti à cette époque « Forever underground ». Un peu comme s’ils s’étaient résignés à demeurer dans la caste, fort louable au demeurant, des groupes secondaires. L’arrivée au chant du célèbre Glen Benton courant 2001 laissait présager un revirement de situation et c’est avec moult trépignations que les fans de VITAL REMAINS attendaient ce nouvel album . C’est seulement maintenant, quatre ans après « Dawn of the Apocalypse » que sort enfin le prophétique « Dechristianize ».
Que dire sur ce disque sans sombrer dans le fanatisme primaire et béatifiant. VITAL REMAINS est de retour avec soixante minutes d’un death métal épique et old school du meilleur cru. Le chant de Benton n’a jamais été aussi monstrueux. Le duo Tony Lazaro et Dave Susuki, véritable machine à tout faire du groupe, puisqu’il cumule les postes de bassiste, batteur et lead guitare, est toujours aussi inspiré. Il est vrai que l’intro empruntée à Karl Orff a des airs de resucées, mais dès les premières mesures de « Dechristianize »(le titre) c’est le coup de foudre : un death métal plus accrocheur que jamais qui transporte avec des riffs qu’on vénère à la première écoute et qui sont pourtant parfois d’une simplicité désarmante. Et puis, au fil des titres, entre passages groovy et blast beat rondement menés, jaillissent soudain des envolées de guitares superbes qui apportent à chaque titre son lot de bravoure. Y’a pas à dire, VITAL REMAINS nous a gâté pour ce coup-ci : huit titres en acier trempé, d’une durée oscillant entre six et dix minutes. On pourrait croire que ce disque comporte des longueurs mais il n’en est rien. On ne s’ennuie pas une seconde car chaque morceaux comporte son passage d’une intensité épique. Ainsi, le break ponctué par des roulements presque martiaux de « Dechristianize », le solo 100% pur feeling qui clôt « Infidel », le break bien heavy de « Devoured Elysium », l’intro grandiloquente et le riff hypnotique de « Savior to none… ». Bref je pourrais faire des louanges de ce type pour l’intégralité de l’album. Le fil conducteur de ce dernier reste néanmoins ces véritables quintessences de guitares qui chatouillent l’épine dorsale et provoquent irrémédiablement les mêmes exclamations à chacune de leurs incursions : « Putain c’est trop bon !!! ».
La production est massive et l’art work orgiaque. J’en arrive même à rêver que Benton, fort de cette expérience inspirée, nous sorte avec DEICIDE un album aussi bon (je sais, je suis un grand rêveur…). Maintenant, si je ne vous ai pas convaincus, à ce stade de la chronique, je vous conseille néanmoins de l’écouter de toute urgence. Attention à la gifle…




Rédigé par : Tonton | 18/20 | Nb de lectures : 12186