Le voilà! Enfin! "Requiem" est sans douter l'album que j'attendais le plus en 2007. Repoussé durant tout 2006 jusqu'à cette année, j'attendais fébrilement de pouvoir écouter ce que nous avait concocter les Australiens de VIRGIN BLACK après deux premiers albums excellents qui les voyaient mûrir et présageaient du meilleur.

Pour ceux qui ne seraient pas au courant, "Requiem" est un énorme projet musical. Découpé en trois parties, il se veut l'oeuvre majeure d'un groupe qui apprécie autant la musique classique que le métal dans ce qu'il a de plus dépressif. Pourquoi trois parties me direz-vous? Car VIRGIN BLACK a conçu ce projet comme un voyage continu entre ces deux univers musicaux. La première partie, "Requiem: Pianissimo", se voudra quasi essentiellement symphonique. La seconde, "Requiem: Mezzo Forte" sera le mix entre les deux. Enfin, "Requiem: Forte" se présentera comme la face la plus métal du projet. Beau programme qui me faisait baver rien qu'à imaginer ce qu'allait pouvoir renfermer ces plus de 2h30 de musique.

Seul petit bémol? Plutôt que de sortir ce projet sous frome d'un triple CD, Massacre Records le voit plus comme la moyen de sortir trois albums dans la même année (aahhh... quand le marketing gâche la beauté de l'art... de quoi être dégoûté!) et c'est donc le second volet, "Requiem: "Mezzo Forte", qui nous est présenté ici. M'enfin, je reviendrai vers la fin sur ce point...

Conçu comme un sorte d'opéra, les 7 titres qui le composent s'enchaînent sans pause, à la différence des deux précédentes réalisations. 7 titres pour développer un univers complexe où la notion de "morceau" ou "chanson" n'existe plus. Enorme pavé musical, "Requiem: Mezzo Forte" est bel et bien une cohabitation habile des deux styles précédemment cités. Exécutées par le très sélecte Adelaide Symphony Orchestra, les parties classiques dégoulinent de spleen et ajoutent un degré supplémentaire de tragique aux parties plus métal où l'on reconnaît la patte VIRGIN BLACK. Les rythmiques sont lentes mais énormes et Samantha Escarbe fait pleurer sa guitare au travers d'envolées mélodiques somptueuses. Le chant de Rowan London navigue constamment entre grognements sourds et parties lyriques appuyées par des choeurs magistraux. "Requiem: Mezzo Forte" est une oeuvre à la dimension émotionnelle ahurissante, dépouillée de tout superflus et n'allant qu'à l'essentiel: la mélancolie. Le groupe semble avoir trouvé son équilibre et sonne ici comme raremant un groupe l'avait fait auparavant. Les bribes du style développé par VIRGIN BLACK sont ici transcendées pour atteindre une sorte de dimension lithurgique qui vous glace le sang et vous fait sombrer dans un état d'esprit entre songe et torpeur.

Muant sans discontinuer, VIRGIN BLACK atteint ici un niveau étonnant au détriment de l'accessibilité. Si les deux premiers albums m'avaient conquis, je ne suis rentré dans "Requiem: Mezzo Forte" qu'au bout d'un certain nombre d'écoutes.
Et c'est là qu'on saisit plus facilement la stratégie du "trois albums séparément", car un triple album d'une telle intensité aurait été bien difficile à assimiler d'un seul coup!

Dernière petite précision, "Requiem: Mezzo Forte" est proposé en version spéciale avec un CD/DVD bonus que je n'ai pas entre les mains. Il n'est donc pas vraiment possible pour moi de vous en faire un compte-rendu...

"Requiem" s'annonce comme une sacrée belle démonstration de ce que le métal peut faire de plus raffiné. C'est rien de dire que j'attends les deux prochaines sorties avec impatience! Pour le moment, je ne mettrais pas de note, et je ne rendrai mon jugement final que les trois parties en main. Mais je ne peux que vous inviter à vous pencher sur ce somptueux premier volet. A suivre...


Rédigé par : Foofur | 1ère partie d'un triptyque/ | Nb de lectures : 10652