D’un point de vue scientifique, le clonage est une technique qui consiste à prélever le programme génétique d’un individu afin de recréer un organisme identique en tous points. D’un point de vue biologique, le clonage pourrait se résumer en une reproduction asexuée. Le point de vue musical est une sorte de mélange de ces deux approches. On prélève l’essence d’un groupe et on tente de produire un ersatz qui a les mêmes caractéristiques que le premier, les couilles en moins.

VIOLENCE UNLEASHED est le projet “personnel” de Felix, guitariste d’ERADICATE un (obscur) groupe de Death allemand. Pour mener son aventure à bien, il s’est entouré de musiciens de session : le chanteur d’ERADICATE, le guitariste de STURM et surtout le batteur de QUO VADIS, Yanic Bercier.
Il y a fort à parier que Felix soit un fan die-hard de CANNIBAL CORPSE puisqu’objectivement, VIOLENCE UNLEASHED est un clone de ce pilier du Death Metal. Chaque chanson ou presque reprend le style propre aux Américains. On reconnaît instantanément les riffs lourds et catchy, les tremolo et la dynamique du groupe de Buffalo. Le chant essaie tant bien que mal de s’inspirer de Georges Fischer, le son et même le titre sont repompés.
Alors que peut-on ajouter sur ce “The Wretched Spawn (to) Kill”? La qualité tout d’abord. Cet album n’a aucune originalité, certes, mais c’est bien fait. Le son, la technique, tout y est. On n’est pas dans l’import chinois, aucun risque que ce disque ne vous flingue la platine en fondant, et apparemment, aucun effet laxatif n’est à déplorer.
Autre point positif, la présence de Yanic Bercier derrière les fûts. Si on l’a connu plus efficace au sein de QUO VADIS, le Québécois donne une petite idée de ce que pourrait être CANNIBAL CORPSE avec un batteur créatif. Un effet qui n’est pas déplaisant.
On aurait d’ailleurs pu pousser l’expérience plus loin. Puisque CANNIBAL CORPSE semble plongé dans une léthargie créatrice que les changements de line-up ne parviennent pas à stimuler, Felix et ses amis auraient pu saisir la bête immonde à bras le corps et, en s’inspirant largement du cannibale, tenter de renouveler leur style. Hélas, l’Allemand n’avait pas tant d’ambition et son disque risque fort de prendre la poussière sur une étagère, sauf chez les inconditionnels du genre.

D’ordinaire, les clones ne survivent pas longtemps, la nature puisant sa force dans la diversité et le renouvellement. On souhaitera tout de même à VIOLENCE UNLEASHED un avenir moins définitif. En d’autres temps VILE avec “Stench of the Deceased” avait aussi été taxé de copie de Canniboule, et même si les talents ne sont pas comparables, les qualités dont font preuve ces musiciens laissent penser qu’un destin plus personnel et donc plus intéressant est possible. Che sera sera...


Rédigé par : La Myxine | 09/20 | Nb de lectures : 10543