Ainsi donc le soufflé ‘thrash retro’ serait déjà retombé et les baskets à languettes déjà reparties chez Emmaüs ?! Rienàpéternomdediou ont lâché les petits Violator avec leurs petits poings fermés et leurs visages acnéiques tentant d’articuler une grimace menaçante ! Sachez donc les aminches que le vrai pays du thrash n’est ni l’Allemagne ni les Etats-Unis mais bien le Brésil, là où le old-school s’est toujours senti comme dans de bonnes vieilles charentaises et où le souvenir des vieux Sepultura ou Overdose reste encore bien vivant. Et depuis en gros trois/quatre ans, c’est l’avalanche là-bas, Sao Paulo seul bourgeonnant de musiciens avec encore du lait derrière les oreilles et à l’anglais bancal mais qui ne jurent que par Exodus ou Kreator. Désireux d’enfoncer encore un peu plus son poignet clouté dans le cul des posers à coups de gros thrash après avoir sorti les albums de Gama Bomb et Bonded By Blood, Earache n’avait donc qu’à se pencher pour ramasser l’un d’entre eux et lui offrir ce qui manque à la quasi-totalité de cette scène, c’est-à-dire une véritable distribution en Europe.

Sauf que plutôt que de céder aux sirènes du thrash teinté de NWOBHM de Bywar et Farscape ou au thrash/death bourru d’Eternal Devastation et Devil On Earth (vous avez vu, j’ai bien fait mes devoirs), le label anglais a décidé de faire simple et de jeter son dévolu sur Violator. Pourquoi simple ?! Parce que d’entrée avec son nom cliché à morte et sa pochette, ce power-trio de Brasilia ne tourne pas autour du pot et fonce dans le tas sans poser de questions. Avec peu, voire pas, de solos, un son de guitare à la "…And Justice For All" de Metallica, pratiquement pas de basse dans le mix et ses sujets très typées 80’s (guerre nucléaire ou les mosh-pits !), Violator penche pas mal du côté de Municipal Waste, mais avec ce petit côté typiquement sud-américain très hystérique en plus. Entre crossover et thrash avec toutes les aiguilles dans le rouge et des titres souvent assez simples, leur mobylette à moteur à roulette pétarade donc comme personne mais cale par contre un peu sur la longueur à force d’avoir l'accélérateur bloqué sur ‘à fond, à fond’. Même les mosh sont exécutés à fond la caisse ! Tant mieux pour l’énergie mais tant pis pour cette impitoyable linéarité qui s’installe avec son gros cul sur le canapé et qui squatte toute la place sur la seconde partie du skeud. Enfin, pour chipoter, on aurait bien aimé au moins quelques petits bonus pour attirer les trois pelés, dont votre serviteur, qui s’étaient fait chier à dégotter la version originale brésilienne. Mais menfousrienàpéter, c’est du thrash old-school bordel alors comme aurait pu dire notre bon vieux Cobra Commander, il ne faut pas prendre un méchouis à l’ail pour un filet de sandre vapeur aux fines herbes…


Rédigé par : Olivier ‘Zoltar’ Badin | 12/20 | Nb de lectures : 11272