VINTERRIKET - …und die Nacht kam schweren Schrittes (Regimental Records/Adipocere) - 03/02/2003 @ 10h33
La fiche promo qui accompagne cet album est une relique à elle seule. En lieu et place d’une bio que j’aurais personnellement trouvée ô combien plus utile, elle affiche l’ensemble des items sortis par Vinterriket depuis 2000 sous une pléthore de labels tous plus obscurs les uns que les autres, une énumération inversement proportionnelle au renom du groupe. Ainsi, c’est LE document ultime si vous voulez à tout prix garder la trace de l’unique album (celui-ci d’ailleurs), des 3 demos, 2 split-demos, 4 7’EP, 3 split-7’EP, 6 promo CD-R, 2 mini-CD, 3 demo re-releases, 2 best of (ma foi…), 7 T-shirts et 5 apparitions sur diverses compilations et autres split-K7 sévèrement incontournables, sans parler de la demo re-release, du mini-CD et du split-LP prévus pour 2003… Honnêtement je saisis mal l’intérêt d’assommer le brave journaliste avec un palmarès aussi fourni que peu parlant. Si le but était de m’impressionner c’est raté, et si le but était de me forcer à me jeter tel le morfale sur les productions mentionnées, ça l’est encore plus étant donné que 27 de ces 40 références sont sold-out ( !). Mauvaise nouvelle donc si vous ne vivez que pour acquérir l’un des 15 TS long-sleeves imprimés pour “ Stürme der letzten Stille ” ou si vous êtes prêt à passer votre belle-mère au flash-ball afin de mettre la main sur une des 50 split-K7 avec Dunkelheit et Astrogenic Hallucinauting (sous le fameux label US My Lai Productions), il va falloir prospecter profond pour assouvir vos fantasmes, mais n’est-ce pas là justement le grain de sel indispensable au bonheur orgasmique de tout bon collectiopathe underground ?
Mais revenons à nos démons… Avec tout ça j’étais bien avancé pour savoir à quoi m’attendre avant d’insérer le CD dans mon lecteur, bien que je pensais être à 99% dans le vrai en prévoyant une bonne cure de black des forêts avec coucou enrhumé au chant et le délicieux frottis d’une vis sans fin sur les parois d’une gaine métallique abrasée en guise de guitares. Et bien ping ! Je me suis retrouvé à 100% dans le faux. Vinterriket, qui est un groupe allemand comme son nom ne l’indique pas, donne dans l’ambient atmosphérique intégralement conçu au synthétiseur. Leur objectif est – divins enchantements de l’imprévisible – de retranscrire en toile musicale des paysages hivernaux transis de gel et nappés de brumes. Ils s’en tirent plutôt convenablement pendant les deux premiers titres, et ce malgré une liberté de mouvement réduite au niveau des combinaisons de sonorités et des nuances utilisées. “ Visionen nächtlicher Fluten ” est même une invitation au rêve très inspirée, avec une touche éthérée qui invoque le souvenir de l’unique album de Wongraven (avatar ambient nordique culte de Satyr). Sur ce long morceau, les successions de chutes mélodiques charmantes aux percussions hypnotiques et de passages dans des clairières plus sombres et mystérieuses, balayées par le blizzard, pourraient faire un bien joli thème principal pour une quête ludique de type Final Fantasy. C’est donc fort regrettable que Vinterriket s’arrêtent de jouer après… Oh, rassurez-vous, l’album ne se termine pas à la plage 2, il reste bien une petite cinquantaine de minutes. Le problème c’est qu’il faut davantage se les farcir qu’en profiter. Trop souvent, pour atteindre la prochaine section émérite, il faut en passer par plusieurs minutes où il ne se passe rien, si ce n’est une progression larvaire, couche par couche, genre une note est portée 8 secondes avec un léger vibrato si on a de la chance, puis au bout des 8 secondes une autre note, et ainsi de suite. A ce tarif là, aucun souci de coordination n’est à craindre mais de minimalisme envoûtant on passe bien vite à minimal, puis à sans intérêt. Seul le cinquième morceau “ Kosmische Schattenspiele ” émerge de la torpeur pour proposer des amorces de structures, mais il demeure bien moins captivant que “ Visionen nächtlicher Fluten ”.
Le mystère de la production stakhanoviste de Vinterriket s’en trouve du même coup élucidé, car nul doute qu’en s’appuyant sur cette méthode qui privilégie l’intuitif fumiste par rapport à la recherche et à l’implication, il doit être commode de boucler un album par semaine, et je vois large… Sans être aussi pathétique qu’un Ywolf, Vinterriket n’en est pas pour autant plus recommandable pour cause de potentiel mal employé. En attendant la rétrospective 2010 de leurs 500 CD, il y a fort à parier que des groupes comme Arcana, Dargaard ou Tenhi auront sorti une paillassée de chefs d’œuvres qui cloueront “ …und die Nacht kam schweren Schrittes ” au pilori de l’anecdotique.
Rédigé par : Uriel | 08/20 | Nb de lectures : 7748
Décidément, j'adore tes kroniks Uriel... mais où vas-tu chercher tout ça ?
Leiru Invité
Posté le: 04/02/2003 à 16h31 - (2060)
Tout pareil qu'Uriel.
ZeSnake Membre enregistré
Posté le: 08/12/2007 à 20h09 - (50295)
quand Vinterriket fait du Black, c'est excellent, franchement!
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Mais revenons à nos démons… Avec tout ça j’étais bien avancé pour savoir à quoi m’attendre avant d’insérer le CD dans mon lecteur, bien que je pensais être à 99% dans le vrai en prévoyant une bonne cure de black des forêts avec coucou enrhumé au chant et le délicieux frottis d’une vis sans fin sur les parois d’une gaine métallique abrasée en guise de guitares. Et bien ping ! Je me suis retrouvé à 100% dans le faux. Vinterriket, qui est un groupe allemand comme son nom ne l’indique pas, donne dans l’ambient atmosphérique intégralement conçu au synthétiseur. Leur objectif est – divins enchantements de l’imprévisible – de retranscrire en toile musicale des paysages hivernaux transis de gel et nappés de brumes. Ils s’en tirent plutôt convenablement pendant les deux premiers titres, et ce malgré une liberté de mouvement réduite au niveau des combinaisons de sonorités et des nuances utilisées. “ Visionen nächtlicher Fluten ” est même une invitation au rêve très inspirée, avec une touche éthérée qui invoque le souvenir de l’unique album de Wongraven (avatar ambient nordique culte de Satyr). Sur ce long morceau, les successions de chutes mélodiques charmantes aux percussions hypnotiques et de passages dans des clairières plus sombres et mystérieuses, balayées par le blizzard, pourraient faire un bien joli thème principal pour une quête ludique de type Final Fantasy. C’est donc fort regrettable que Vinterriket s’arrêtent de jouer après… Oh, rassurez-vous, l’album ne se termine pas à la plage 2, il reste bien une petite cinquantaine de minutes. Le problème c’est qu’il faut davantage se les farcir qu’en profiter. Trop souvent, pour atteindre la prochaine section émérite, il faut en passer par plusieurs minutes où il ne se passe rien, si ce n’est une progression larvaire, couche par couche, genre une note est portée 8 secondes avec un léger vibrato si on a de la chance, puis au bout des 8 secondes une autre note, et ainsi de suite. A ce tarif là, aucun souci de coordination n’est à craindre mais de minimalisme envoûtant on passe bien vite à minimal, puis à sans intérêt. Seul le cinquième morceau “ Kosmische Schattenspiele ” émerge de la torpeur pour proposer des amorces de structures, mais il demeure bien moins captivant que “ Visionen nächtlicher Fluten ”.
Le mystère de la production stakhanoviste de Vinterriket s’en trouve du même coup élucidé, car nul doute qu’en s’appuyant sur cette méthode qui privilégie l’intuitif fumiste par rapport à la recherche et à l’implication, il doit être commode de boucler un album par semaine, et je vois large… Sans être aussi pathétique qu’un Ywolf, Vinterriket n’en est pas pour autant plus recommandable pour cause de potentiel mal employé. En attendant la rétrospective 2010 de leurs 500 CD, il y a fort à parier que des groupes comme Arcana, Dargaard ou Tenhi auront sorti une paillassée de chefs d’œuvres qui cloueront “ …und die Nacht kam schweren Schrittes ” au pilori de l’anecdotique.
Rédigé par : Uriel | 08/20 | Nb de lectures : 7748