Je me suis fait avoir une fois de plus, comme quoi, se fier à un simple artwork n’est vraiment pas conseillé. Je pensais tomber sur un truc mou du genou aux airs ambiant dépressifs. L’intro de quelques secondes du premier morceau, « From Embers to Ashes » va dans ce sens, avant l’irruption d’une grosse dose de brutalité ; la claque. Ce groupe français (quelle belle scène nous possédons, y’a pas à dire) inconnu au bataillon mérite bien qu’on parle de lui. Cela dit, « Reign of Ruin » n’est que leur premier album et une seule démo n’a été sortie jusqu’ici, on ne tiendra donc pas rigueur de la réputation inexistante du groupe, mais il y a gros à parier que cet album va changer la donne.
VINGDAR pratique un black brutal efficace, dans la veine d’un DARK FUNERAL (en plus survolté), parsemé de rares passages mid-tempo plus légers. La production, bien qu’un peu brouillone, renforce le côté brutal (adjectif qui qualifie le mieux la musique du groupe, vous le retrouverez donc souvent) : le groupe a particulièrement mis l’accent sur la voix bestiale d’Alhreïs et la batterie déchainée de Vagorn. Les guitares ne sont pas mise de côté et offrent des riffs de qualité, comme peuvent le montrer « From Embers to Ashes » ou encore « Hidden ». La basse, tenue par J. Poison, a bien du mal à se dégager de cette masse confuse lorsque tous les instruments sont sur le qui-vive, sa mise en avant n’est possible qu’en de rares occasions, comme sur les premières secondes de « Crowning of Damnation ». C’est à ce niveau que VINGDAR pêche, à trop vouloir faire dans la brutalité, on atteint un cafouillage quasi omniprésent. Les moments plus lents remettent les choses dans l’ordre un court instant.
Autre défaut : l’absence d’originalité. Car même si chaque morceau de ce « Reign of ruin » est -très- bon, la méthode appliquée n’est que vue et revue. On s’adonne à la brutalité facile et on émaille le tout de passages mid-tempo propice aux riffs de guitare et à l’instauration d’une ambiance, qui sans être moins agressive est bien plus implicite. Une formule efficace mais qui a le don d’exacerber l’auditeur (en l’occurrence, moi). « Reign of Ruin » s’essoufle d’ailleurs un peu sur la fin (juste un chouia), les morceaux sont en-dessous de ce qui nous était proposé en début d’album mais ils restent tout de même de qualité largement acceptable.
Au final, on obtient un bon album de black brutal, un genre dans lequel la France est mal représentée, mais avec VINGDAR l’avenir me semble assuré.


Rédigé par : Belial | 14.5/20 | Nb de lectures : 9051