Après avoir réglé ses récurrents problèmes de line-up avec, entre autre, le dépannage de Jack Gibson, le nouveau bassiste d’EXODUS, et le retour de Juan Urteaga au chant, revoilà VILE presque trois ans après le brutal « Depopulate ».

Si ce second album marquait déjà l’amorce d’une progression par rapport aux débuts discographiques, il en est de même pour « The New Age of Chaos » qui confirme l’évolution espérée. Avec ce nouveau disque, VILE va probablement perdre l’affiliation que tout le monde leur prêtait avec CANNIBAL CORPSE. Visiblement vexé de traîner cette étiquette comme un boulet, VILE a revu sa copie en profondeur pour arriver à un résultat plus abouti, à défaut d’être véritablement innovant.

Alors que, le groupe de Colin Davis se cantonnait dans l’art des tirs à boulets rouges répétés dans ses précédents disques, une fine subtilité fait ici son apparition au travers de breaks mélodiques ou de ralentissements forts à propos. Le disque se termine même par un très court instrumental acoustique emprunt d’une certaine tristesse.
Rassurez-vous, VILE n’a pas pris pour autant le parti de concurrencer METALLICA dans un concours de concessions populistes visant plus nos porte-feuilles que nos oreilles. Le groupe reste avant tout un authentique groupe de brutal death US, avec tout ce que cela sous-entend de blast, de riffs incisifs et de technicité imparable. C’est simplement que le groupe a pris de la bouteille et s’est bonifié avec le temps. Colins et sa bande ont compris que la véritable brutalité ne se trouvait pas uniquement dans la forme mais également dans le fond et c’est tout naturellement un disque varié qu’ils nous proposent aujourd’hui. C’est peut-être justement dans ce côté très aéré de leur musique actuelle qu’il faut chercher les influences black métal que VILE revendique désormais, car pour le reste, le quatuor californien reste fermement ancré dans le death.

L’autre aspect intéressant de « The New Age of Chaos » réside dans le côté très contemporain et implicitement politique de ses nouveaux textes. En effet, et comme le suggère l’artwork de la pochette (la Terre coupée en deux par un cimeterre), il est ici question de terrorisme, de pacification, de l’affrontement désormais quotidien qui oppose l’orient et l’occident. Il ne me semble pas avoir détecté de zèle patriotique ou de complaisance dans ce que j’ai cru comprendre des growls caverneux de ce bon Juan Urteaga, cependant la perspective de lire les textes de cet album ne manque pas d’intérêt. Pour une fois qu’un groupe de brutal death a vraiment quelque chose à dire, ça serait trop bête de passer à côté.

Au final, un bon album qui aurait mérité d’être un peu plus long car les trente minutes de « The New age of chaos » passent, décidément bien vite.



Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 13087