Si les Français ont tendance à donner dans une auto-satisfaction justifiée au regard de notre scène actuelle, il ne faudrait pas croire que ça bouge seulement chez nous comme en témoigne ce deuxième album des transalpins de VII ARCANO qui nous reviennent trois ans après le séduisant « Inner Deathscapes ».

On peut dire qu’ils auront mis le temps à sortir de leur trou, si l’on considère que les débuts du groupe remontent à la fin des années 80, mais ce nouvel opus perpétue les impressions très positives laissées par le groupe trois ans plus tôt.

Si le style de VII ARCANO reste retranché dans un death/thrash solidement échafaudé, « Nothingod » ne reprend pas exactement la recette de son prédécesseur. Alors qu’ « Inner Deathscapes » mettait en avant des guitares abrasives à la ENTOMBED et une atmosphère assez sombre parfois proche du black, cette nouvelle ogive amorce un léger changement de trajectoire pour VII ARCANO. Et pour cause, Roberto Cufaro, membre fondateur du groupe a finalement raccroché sa guitare après plus de quinze ans de service, laissant ainsi libre cours aux aspirations thrashy de ses petits camarades.

C’est donc naturellement que « Nothingod » met en scène une jolie fournée de titres taillés dans ces riffs dont on fait les standards. Tous les ingrédients sont présents pour que la mayonnaise prenne solidement. VII ARCANO alterne à la perfection mélodies et riffs imparables dans un style très « swedish » et une mise en place sans faille. Mirko, se distingue toujours par l’excellente étendue de son registre vocal à la Lindberg même si ses hurlements aigus à la Tom Araya ont presque complètement disparus

Ce n’est donc pas sans fondement que VII ARCANO décrit désormais son style comme un savant mélange d’AT THE GATES et SLAYER. Et, aussi classique soit-elle, la musique de nos ritals remplit parfaitement son rôle de défouloir. Nos compères profitent d’ailleurs de cet album pour nous prodiguer une reprise de splendide « Burnt Offerings » de TESTAMENT un peu trop fidèle pour être personnelle.

Du côté du mix, VII ARCANO dispose toujours d’une production particulièrement léchée et dotée d’un gros son. Là encore, on pourra regretter, ce « formatage » dicté par les poncifs du death/thrash mais pour une fois que les instruments ne sont pas trop dénaturés par un mixage abusif, on ne va pas trop faire la fine bouche.

Toutefois, je regrette un peu le côté obscure de VII ARCANO qui leur conférait un brin de spécificité. Reste un groupe efficace pour un album qui l’est tout autant. Sympa !



Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 12424