Malgré l'indifférence globale qui entoure ses productions, VIDRES A LA SANG continue sa carrière sans virer de cap. Ces Catalans dévoilent un troisième album, un disque qui répond au doux nom de "Som"… idéal pour en piquer un… somme… (oui, ho ça va…)

Trois ans après un "Endins" plutôt mou du genou, VIDRES A LA SANG rempile avec un album guère plus excitant. Le groupe a quitté le douillet nid du Death Metal pantouflard d'antan pour aller faire une balade du côté d'un Death prog convenu et convenable mais désespérément popo. "Som" renferme six chansons qui naviguent entre le Death Metal velu d'un APOPHIS et un Thrash banal le tout enrubannée dans une cellophane d'ambiance mystique qui aimerait bien avoir l'air mais qu'a pas l'air du tout…
Les ingrédients sont plaisants, hélas le cuisiner a foiré sa tambouille.

VIDRES A LA SANG mélange dans sa marmite quelques touffes de VITAL REMAINS ("Forever Underground"), une pincée de SEPTIC FLESH ("Revolution DNA" / "Communion"), un ou deux poils de barbe de AMON AMARTH, un glaçon IMMORTAL et toute une tripotée d'éléments qui viennent aplatir cette prometteuse recette… En écoutant l'album on sent que le groupe voudrait mener son auditeur dans un monde particulier, onirique ou majestueux, le gros hic, c'est que la mayo ne prend jamais… Tout est laborieux, poussif et l'ensemble s'embourbe dans des fanfreluches inutiles et des interludes d'arpèges lourdingues voire pénibles… A force de multiplier les artifices, VIDRES A LA SANG s'emmêle les pinceaux et finit par devenir gonflant. Les parties purement Death se font ramollir par de longues langues calmes et parfois sympatoches. Les parties planantes DEATH-isantes se font systématiquement couper le sifflet par l'irruption de passages bourrus ultra prévisibles à la sauce TOTTEN KORPS. On a toujours le cul entre deux chaises, et les deux aspects de VIDRES A LA SANG – calme et tempête – s'annulent l'un l'autre…

C'est fort dommage de s'enfiler un album aussi laborieux et poussif… Les titres mettent quinze berges à décoller et lorsqu'ils décollent, ils volent au ras des pâquerettes… et ils planent longtemps les bougres: avec une moyenne de huit minutes par chansons, on a le temps de compter les mouches au plafond… Le sentiment que génère ce "Som" est proche de celui d'un dimanche après-midi à somnoler devant "Vivement Dimanche". Ce n'est ni foncièrement désagréable ni agaçant ou mauvais… c'est juste soporifique. VIDRES A LA SANG plonge son auditeur dans une torpeur léthargique moelleuse… appuyée par une prod' aux petits oignons pour un album qui, globalement, est aux fraises.

Au finale, il s'agit là d'un album moyen, le genre de disque à écouter les jours de grisaille quand on a la flemme d'aller piocher sur l'étagère une rondelle qui nous secouera la couenne!


Rédigé par : Cobra Commander | 11.5/20 | Nb de lectures : 11966