Joue là comme System Of A down !

Oui, VI.ZA aurait pu sans problème apposer ses mots sur la couverture de cet album tant le lien avec le groupe américano–arménien tient du jumelage pathogène. Il m’est souvent arrivé de chroniquer des groupes qui ressemblaient beaucoup à leur(s) modèle(s), mais là, c’est tellement manifeste que ça sauterait aux oreilles du gonze qui ne connait que "vaguement" System. Le pire, c’est que le groupe arrive à quelques reprises à faire autre chose de ses chansons que du sous SOAD… mais on dirait que plutôt que de persévérer dans cette voie, ils s’entêtent à jouer dans un périmètre où ils n’arriveront jamais à la cheville de leurs maîtres. Car évidement, bien qu’ils utilisent les mêmes recettes de compositions que SOAD, VI.ZA est loin d’écrire des chansons de la trempe de "War ?" ou "Chop Suey". On va quand même voir ensemble si il y autre chose à se mettre sous la dent que de la musique destinée aux inconditionnels de "qui vous savez".

Bon, vous l'aurez compris, niveau originalité, VI.ZA c'est pas terrible. Sur les 3/4 de l'album, le groupe développe des chansons certes moins "violentes" que ce fait SOAD (VI.ZA est rock quand SOAD est metal) mais il reste dans des approches très limitrophes de celles popularisées par le quatuor californien. Du schéma des chansons aux harmonisations vocales et des riffs de guitares aux mélodies slavo–orientales, TOUT renvoie à SOAD. Une chanson comme "Viktor's Vanguard" envoie dès le départ des vibes très "Mesmerize" quand "Take over the world" enquille carrément au milieu de la chansons un "papier calque" de "Radio/video" avec rythmique ska et accélérations progressives sur fond de "la la la" Kalinkesques. Bon ok, SOAD n'a pas non plus inventé ce type de rythme mais ajouté au reste c'est un peu la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Il n'y a guère en effet que deux trois morceaux qui s'écartent un temps soit peu de l'influence des patrons. Sur la sirupeuse (mais efficace) ballade "The girl that doesn't exist" le groupe montre de capacités radiophoniques évidentes tandis que sur "Forward March" le groupe envoie le pâté en montrant que les musiciens peuvent envoyer la mule quand ils le désirent. En fait, c'est peut être ça le pire dans l'histoire : VI.ZA sait jouer de ses instruments et sait composer une chanson.
Sur un titre comme "C'est la vie" l'inspiration SOAD est encore palpable mais le groupe arrive à faire d'une idée simple un titre qui colle bien à la mémoire et propose des mélodies efficaces. L'utilisation des instruments traditionnels (Oud et flûtes) est impeccable, les chants et harmonies ne souffrent pas de fausses notes et le groove général est carré et entraînant. Le groupe propose même des ambiances basées sur les claviers qui amplifie encore davantage le coté world du groupe... à plusieurs moments donc, le groupe fait bonne impression, ses élans et mix "musiques du monde" trouvant un bon écho avec leur coté le plus agressif.

Dommage du coup que les qualités instrumentales soient un peu gâchées par des similarités si proches de SOAD. Il est vrai qu'intervenir dans un tel créneau en étant original n'est pas forcément évident... les rares exemples de groupes originaux dans cet esprit étant connus de tous (je me permet du coup de rappeler à votre mémoire DIRTY SHIRT et son excellent "Freak show").

Je pense avoir été suffisamment explicite, a vous maintenant de voir si vous adhérez ou pas à l'univers de VI.ZA... le groupe comptant quand même pas mal d'amateurs dans son sillage puisque "Aria" à été financé grâce à une campagne de Crowfunding. C'est peut être moi qui déconne en fait...




Rédigé par : Pamalach | 11/20 | Nb de lectures : 11890