Alors si j’ai bien tout lu Freud comme disait Coluche, VETUS OBSCURUM était en quelque sorte la première version de KROHM entre 1995-96, avant que son maître à penser, Numinas alias Dario Derna, ancien claviériste d’EVOKEN et désormais batteur des excellents DRAWN & QUARTERED, ne décide de prendre une direction plus mélancolique et lente (on ne disait pas encore ‘suicidal black’) et donc de changer de patronyme. Remis sur pieds (fourchus) l’année dernière, alors que KROHM serait en phase de composition de son troisième opus, vu que le tout a toujours été plus ou moins un one-man band, on ne peut donc pas vraiment parler ici de reformation mais plus du désir de Derna de revenir à un style plus traditionnel et toujours ancré dans le grand black du début des années 90.

Sauf que l’on ne se refait pas et même si les quatre titres de ce premier vrai EP ‘Blood Revelations’ blastent nettement plus que KROHM, Derna, qui se charge ici de tous les instruments, ne peux pas s’empêcher de balancer par ci et là quelques chorus de guitares congelés en Antarctique. L’intro du morceau-titre par exemple, où l’on distingue d’assez loin une mélodie italienne semblant s’échapper d’un vieux poste radio couvert de poussière, est d'ailleurs glaçante et morbide. Or c’est justement là que VETUS OBSCURUM fait mal car toute classique que sa musique soit, grâce à ces deux éléments, elle réussit à poser des atmosphères terrifiantes et donc ultra-efficaces. Baignant dans un écho constant, profitant d’une VRAIE batterie et non pas d’une sale BAR synthétique qui aurait tout ruiné et dénué de toutes nappes de claviers, ‘Blood Revelations’ a le genre de son de guitares qui ne trompent pas. Voici du vrai, bon black-metal atmosphérique à l’ancienne entre BEATRIK et TENEBRAE IN PERPETUUM, bien rehaussé par une louche de BURZUM (le break dantesque à 3min34 de « The Omen From the East » aurait pu largement figurer sur ‘Hvis Lysett Tar Oss’) et avec des riffs mélodiques zébrant soudainement les morceaux comme des éclairs un ciel d’orage. Le tout enregistré intégralement à la maison et profitant de la présence de non pas un mais deux chanteurs en la forme de Nihilist (ex-ABAZAGORATH, pour lesquels Derna a pendant un temps joué du clavier) et Herb ‘Death’ Burke (DRAWN & QUARTERED).

Quatre titres, vingt-trois minutes et rien à redire. Classique mais juste imparable !

PS: à noter que la page myspace contient deux titres non inclus sur ce premier MCD et datant apparemment du milieu des années 90...




Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 08/10 | Nb de lectures : 10886