Houston, on a un problème...
En effet, VESPERIAN SORROW, originaire de l'Etat du Texas, nous présente son quatrième album après des débuts en 1998.
Suivent deux albums sortis sur le label Displeased puis un troisième réalisé en autoproduction.
Et le groupe revient aujourd'hui armé de son Black mélodique et atmosphérique de qualité. Car oui, du Black Metal texan, c'est déjà peu commun mais de ce niveau-là, ça l'est encore plus !

Issue de cette mouvance dont les plus fiers représentants sont encore et toujours CRADLE OF FILTH et DIMMU BORGIR, la musique de VESPERIAN SORROW (qui porte les mêmes initiales que votre webzine préféré) n'a pas à rougir de la comparaison.
Car, à la différence des nombreuses formations qui pullulent dans le genre précité, le groupe a su digérer des influences pourtant évidentes pour en proposer une musique personnelle, riche et travaillée.

Bien sûr, le genre étant ultra balisé, on ne pourra passer outre les figures imposées : intro au clavier pour poser l'ambiance, orchestrations grandiloquentes, batterie déchaînée, paroles gothiques, vocaliste très très méchant, guitares véloces et harmonisées, soli mélodiques à foison, chants féminins.
Mais la façon dont tous ces ingrédients sont mélangés donnent à la recette un goût agréable de fraîcheur.
La mélodie qui introduit "Casting Down Into Shadow" vous rentre immédiatement dans la tête, le duel de guitares à la fin de "Relics of the Impure" est travaillé de manière à apporter un vrai plus à la conclusion du morceau. Je ne vais vous énumérer l'intégralité du tracklisting car "Death She cried" le fera parfaitement : tout l'art de V.S. (oui c'est finalement plus simple) s'y trouve résumé, de l'intro en mid-tempo à la fin où claviers et sweeping démoniaques s'enchevêtrent à merveille en passant par le break genre "calme avant la tempête".
On notera un réel effort apporté à la composition qui s'avère payant.

Ce disque est aussi l'occasion de croiser une pléiade d'invités et pas des moindres.
Tout d'abord, Carl August Tidemann (WINDS, ARCTURUS) vient poser 2 soli sur "Stormwinds of Ages" et "An Empire to Mourn".
Ensuite, au niveau vocal, Erika Tandy (AUTUMN TEARS, IGNITOR) dans un style proche de Kimberly Goss (que devient-elle d'ailleurs ? Si quelqu'un a des news, je suis preneur) partage le micro avec Jason McMaster (WATCHTOWER) et Jon Zig (et Puce ?) du groupe SARCOLYTIC. Ce casting explique aussi la richesse dont je parlais précédemment.

Enfin un mot sur la production puisqu'elle l'oeuvre de Kristoph, batteur/claviers additionnels/producteur/ingé-son du combo, et elle n'a clairement pas à rougir de ce qui se fait habituellement dans le genre.
De la bien belle ouvrage où les instruments ont assez de place pour pouvoir s'exprimer tout en étant proche de ce que CRADLE OF FILTH a pu faire sur ce qui restera leur meilleur album à ce jour "Dusk... and her Embrace".
Seule la grosse caisse au son plastique "ploc-ploc-ploc" pourra déranger au bout d'un moment, un comble quand on est batteur et producteur.

Au final, nous voilà face un album à la personnalité affirmée dans un genre qui peine à se renouveler et qui trouvera naturellement sa place au côté de la dernière sortie de Dani et son orchestre ou bien du premier album de Kråke.
Chaudement recommandé pour les aficionados.


Rédigé par : Youpimatin | 15/20 | Nb de lectures : 12054