Orion est décidément un homme très occupé. Entre ses nombreuses activités avec Behemoth, le guitariste/chanteur/leader de Vesania n'a même pas eu l'occasion de mettre son site web à jour pour annoncer fièrement la sortie imminente de son troisième bébé longue durée chez Napalm Records. Epaulé par le même line-up que sur "God the Lux", Orion a tout de même trouvé le temps de nous pondre un nouvel opus à peine deux ans après son album-hommage au regretté animateur d'Intervilles.

Si "God the Lux" présentait un death/black sympho correct sans être époustouflant, ces dernières petites distractions proposées sont bien moins excitantes et certaines pas léthales. Comme à l'accoutumée, Vesania use de morceaux au tempo tranquillou, mais cette fois le clavier prédomine largement prenant la main lors de nombreux thèmes mélodiques sur des guitares qui se contentent de suivre gentiment. Je ne retrouve plus ma référence Emperor chez des Polonais qui signent ici leur allégeance sans faille à Dimmu Borgir, en enterrant les quelques passages qui avaient encore la ouache dans leurs opus. Plutôt porté vers "Spiritual…" ou "Death Cult…", Vesania n'atteint à aucun moment la puissance des Norvégiens en se cantonnant à l'équivalent de leurs riffs de transition dont ils font une photocopie éhontée. Je vous laisse écouter l'extrait pour vous délecter du plagiat, autant vocal que musical. Après Bushido, Silenoz pourra attaquer Vesania rien que pour le pont central ou les sonorités du final de "Narrenschyff".

C'est Szymon Czech qui se colle cette fois derrière les manettes de son X-Studio pour accoucher d'une production gorgée de basses. Le producteur du "Firestorm" de Tvangeste propose ici un son net et sans bavure (et sans accroche non plus). La production, hormis un clavier dont j'ai déjà parlé, met en valeur l'ensemble des instruments, jusqu'aux triggs de batterie dont les rares blasts ne vous troubleront pas. Outre les orchestrations, on retrouve même les effets sur les vocaux à la Shagrath (y'en a au début de l'extrait d'ailleurs). Soupir…

Avec un niveau technique des musiciens inversement proportionnel à l'intérêt suscité, "Distractive Killusions" est un album complètement lisse dont il reste une poignée de passages, comme l'anglais roulé sur fond de cuivres ronflants du couplet de "Hell is for Children" (le refrain est mielleusement Dimmu-esque). Le reste s'écoute très bien chez un Dimmu pas trop énervé ou bien n'est que du remplissage. Sitôt écouté, sitôt oublié.


Rédigé par : Prince de Lu | 09/20 | Nb de lectures : 11723