J’en connais qui ont mal appris leur leçon. N’importe qui ayant fait une 1ère année de Licence HRM (« Hard Rock Metal ») à la fac de musicologie de Munich doit connaître le b-a-ba : trouver un nom de groupe original ! VERMIN, y’en a déjà 3 selon l’encyclopédie disponible au premier étage de la BU, Metal-Archives. Du coup ce quartet allemand formé en 2003 n’y est même pas répertorié. Tant pis pour eux ! Mais le jury de Licence n’est pas dupe, et est même plutôt tolérant, tant que la qualité musicale est au rendez-vous.

Ainsi, les 4 copains de VERMIN (n°4) ont bien assisté à d’autres cours, notamment l’UE « Gestion de line-up » vu que le groupe a été capable de surmonter quelques soucis humains. L’UE à 6 crédits européens « Concerts et tournées » a également été validée, le groupe ayant une bonne liste de shows à son actif depuis 2005. Mais ce n’est pas tout. Pour le parcours nécessaire à l’obtention du diplôme, couronné par un passage obligatoire en studio en dernière année de cursus, VERMIN a aussi validé avec brio quelques options facultatives. Notamment l’UE optionnelle « Death mélodique lourd façon AMON AMARTH ». Et pour s’assurer une bonne note, VERMIN a mis les bouchées doubles en capitalisant sur les acquis obtenus lors des UE « Thrash » et « Production moderne », leur manuscrit final ayant été même enregistré par le Pr. Stephan Fimmers (NECROPHAGIST).

Leur production finale est pourtant tout juste satisfaisante, leur assurant une validation du diplôme de Licence HRM vraiment ric-rac. Le critère de l’originalité, pourtant bien mis en évidence sur la fiche d’appréciation finale, n’est vraiment pas rempli avec des thèmes tendance « apocalyptique » déjà croisés par ailleurs, qui ne trouvent pas écho dans l’exécution instrumentale. De plus, l’excès de mélodies AMON AMARTHiennes couplées à des accélérations Thrashisantes n’apportera vraiment rien de neuf à l’art métallique, de même que le chant très calqué sur celui de l’illustre major de promo de la fac de Stockholm pour la mention « Gros mélodeath Viking », Johan Hegg. Mais VERMIN semble déjà avoir fait son choix de carrière et ne s’orientera probablement pas vers une filière de recherche, donc l’évaluation du disque nommé Paradise se concentrera sur l’exécution. Et c’est là que VERMIN marque des points. Après une courte intro, le groupe démarre fort avec l’excellent "While You Were Dead" aux changements de plans très maîtrisés, aux riffs bien écrasants et aux quelques leads façon MELECHESH bien amenés. Les 9 autres morceaux de Paradise se ressemblent assez, et VERMIN a fait le choix d’y aller droit au but avec un album homogène. On retiendra donc surtout les rythmiques bien appuyées, portées par le son du Pr. Fimmers, qui s’avèrent être accrocheuses à souhait. La variété des tempos est assez entraînante, mais les mélodies occupent trop l’espace et prennent trop le pas sur l’agressivité purement Metal, critère à nouveau important s’il en est.

En définitive, vu la qualité intrinsèque du produit final, le jury accordera donc une note à Paradise permettant la validation du diplôme. Néanmoins, la mention accordée sera juste « passable », car certains fondamentaux ne semblent pas correctement acquis et des efforts sont à réaliser pour améliorer l’originalité, sous peine de se retrouver très vite sans poste. Le jury souhaite tout de même bonne chance à VERMIN pour la suite de sa carrière, mais lui suggère tout de même de persévérer dans un cursus d’études supérieures pour améliorer la qualité globale de son art, afin de ne pas être obligé de recommencer son parcours universitaire à zéro à cause de quelques acquis indispensables non assimilés.


Rédigé par : ZeSnake | 12/20 | Nb de lectures : 12485