Autant être honnête d'entrée, je ne connaissais pas les Français de Venturia avant d'écouter « Dawn of a New Era », leur 3ème album studio. Donc ici point de comparaisons possibles avec les 2 premiers albums, et après tout ce n'est pas très grave, ça permet de donner un avis sans a priori ou jugements hâtifs. Première chose que j'apprends concernant Venturia, c'est une femme qui tient le micro, Lydie Lazulli, épaulée par le guitariste Charly Sahona, qui a lui en charge quelques interventions.

Le groupe s'applique donc à développer un metal moderne à forte tendance mélodique, emmené par les 2 vocalistes, qui chantent tous deux avec des timbres clairs. Vous aurez alors deviné que Charly utilise un chant lui aussi très mélodieux, un peu déroutant (perso j'ai un peu de mal à l'apprécier, on dirait presque qu'il est trafiqué, alors qu'en fait ça doit juste venir de ses cordes vocales). Enfin bref, je vais pas m'éterniser sur le chant et plutôt parler un peu de ce nouvel effort qui démarre ma foi de belle manière, avec le titre « Devil in Disguise » : riff solide dans un approche un peu 'néo', refrain agréable, quelques sonorités électro mais pas non plus de quoi faire fuir les plus réfractaires aux claviers ; ce sont quelques-uns des éléments qui caractérisent de manière globale la musique de Venturia.

On peut toujours craindre avec les groupes à chanteuse, d'avoir quelque chose d'un peu niais ou trop mielleux, mais franchement ici c'est loin d'être le cas. Ce n'est pas parce que le chant est lyrique (et assez accessible) que le résultat sonne forcément mièvre et aseptisé ; tout ceci pour dire notamment que Venturia sait s'y prendre pour proposer des refrains qui ne laissent pas indifférents, avec des chœurs point trop gonflés, juste suffisants (le superbe « What We're Here For »), ou des lignes vocales plus envoûtantes et poussées (« What if I », qui a dû demander pas mal d'efforts). Comme souvent chez les groupes de metal mélodique, nous retrouvons un morceau plus calme que les autres, et Venturia ne déroge pas à la règle, avec « Spiritual Path », pas réellement une ballade, mais un titre plus reposant et doux, magnifié par la présence d'une guitare acoustique. Cependant, les échanges vocaux entre Lydie et Charly rendent ce morceau bien 'vivant', donnant une intensité dramatique certaine, à un titre qui semblait plus posé que les autres (d'un point de vue rythmique).

Si l'on qualifie facilement le groupe de faire du metal mélodique, il ne faut pas occulter la facette progressive qui faut aussi partie de l'identité du groupe. Une facette plus facile à sentir sur le final de 7 minutes « A Land of Dreams », morceau un poil plus complexe et élaboré que ses prédécesseurs. Cet aspect prog' n'est pas synonyme d'envolées musicales ahurissantes, de passages innovants, c'est simplement ces quelques petits éléments qui viennent colorer et rendre plus riche la musique de Venturia. Des notes acoustiques, des sons électro, des nappes de clavier, des échanges vocaux, etc., le groupe fait de son mieux pour imposer son identité musicale, et je dois dire qu'elle est déjà bien marquée à ce jour. Un album agréable qui bénéficie d'autant plus d'un entourage pour son enregistrement pas dégueulasse, puisque c'est Kevin Codfert qui s'est chargé du mixage, Jacob Hansen du mastering, et c'est Charly Sahona himself qui a produit l'album, rien que ça !




Rédigé par : gardian666 | 13,5/20 | Nb de lectures : 11973