Ah ben, ça y est. A force de sortir de ma tanière uniquement vêtu de cuir clouté, j'ai fini par choper la crève. Sniff kof kof. Je ne sais pas si vous faites le même constat mais, chaque fois que j'ai la crève, je n'ai pas spécialement envie de me faire brutaliser la tête. Un mal de crâne et les oreilles bouchées à force de se moucher peuvent radicalement changer la perception d'un album. Eh bien, ce constat ne fonctionne toutefois pas pour Vanmakt que je trouve aussi chiant en pleine santé que malade. Dingue, non? Et je gage que l'écoute d'un album des Suédois sur mon lit de mort me ferait gueuler des derniers mots pas très jojos.

Enfin bon, Vanmakt n'est pas si abominable que ça. C'est juste que le groupe regroupe à peu près tous les poncifs sonores les plus horripilants du black metal à mes oreilles. Ces riffs mélodiques à gros son influencés par Dark Funeral pulsés par une batterie surdimensionnée ne m'excitent vraiment pas du tout. Tout paraît plastique, comme dans un modèle réduit du char Leclerc acheté pièce par pièce via les Editions Atlas. Et cette batterie hyper-triggée, avec des parties hallucinantes de brutalité sans aucune respiration qui couvrent tous les riffs. Soupir... Je me demande bien où ils vont trouver un batteur pour balancer tout ça en live.

Pour le reste, Vanmakt essaie bien de nous persuader de son authenticité. Il y a du Lucifer dans le titre de l'album. La pochette est pleine de flammes avec un monument chelou derrière. Et puis le mixage et le mastering ont été confiés à Tore Stjerna et son Necromorbus (impossible de deviner sa patte derrière tout ce bazar). Mais ces quelques gages ne sont rien face à des compos aussi malodorantes que le contenu d'un sac poubelle répandu dans l'ascenseur. Rien ne ressort de cet album pilonné de long en large. Et il ne vaut peut-être mieux pas qu'on perçoive trop les riffs finalement ("The Ascension" se perçoit beaucoup trop, par exemple).

Bis repetita, Vanmakt nous ressort la recette de son premier opus et bourrine à peu près tous les accords qui lui tombent sur le manche sans aucun discernement. Avec des patterns collés en pleine face et des riffs gonflés aux hormones pour faire efficaces, on peut avoir l'illusion que ça envoie bien. Mais une fois l'écoute achevée, on jette un œil hagard sur la pochette du truc qu'on vient d'écouter en se demandant de quoi il s'agissait.


Rédigé par : Prince de Lu | 08/20 | Nb de lectures : 10098