Vanir est une formation danoise. Les sept membres pondent la démo Jörmungandr en 2010, qui fleure bon le pagan festif dès sa pochette infantile. Le label Mighty Music, danois aussi, signe le groupe pour l'ajouter à son catalogue de seconde zone (à part deux albums de Panzerchrist, pas de quoi se lever la nuit dans leurs sorties). Et vlan, déjà un premier album en avril 2011, preuve qu'on peut pondre neuf hymnes de viking metal plus vite qu'une prostituée de Hambourg refile la chtouille aux marins de passage. A cela s'ajoutent une intro et un onziène hymne repris de la démo, et hop c'est parti dans les étals.

A force de se faire gaver comme des oies, beaucoups d'auditeurs ont frisé la dépression par indigestion de pagan. Des symptômes identiques ressentis par l'ensemble de la population metalleuse européenne ont alerté les labels (laboratoires d'écoulement de LP) de l'imminence d'une saturation générale et totale. Symptôme dont la perte d'appétit pour un style trop rabâché dans sa forme la plus neuneu. Pourtant la souche d'origine était parfaitement saine et naturellement ingérable par l'homo metalis. Les groupes de folk metal nous ont livré depuis le début des années 90 une musique aussi rare que de qualité. Mais la multiplication du virus a provoqué sa mutation en une forme simpliste du virus de base, sans aucun intérêt artistique, dont le seul objectif est de provoquer une molle jigue des moignons chez son auditeur décérébré. Le pire est que cette nouvelle forme s'est multipliée à l'identique sur tout le territoire européen, inondant les boutiques avec la bénédiction des laboratoires qui y voyaient du fric à s'y faire. Et il est désormais trop tard pour réagir face à l'urgence sanitaire: en mutant, le virus a provoqué de nombreuses nausées. Au bilan, une chiasse généralisée, qui a conduit les autorités à ouvrir de grandes salles de spectacle pour accueillir les malades vomissants en grand nombre. La réaction des pouvoirs publics a été lente, mais radicale. Ainsi les autorités purifié par le feu un foyer d'infection parisien et l'Elysée Montmartre est parti en cendres. Déjà le pic de l'épidémie était en train de retomber, ne laissant dans les salles que les malades les plus touchés (reconnaissables à leurs tricornes).

On peut donc dire que Vanir est un groupe de fin de chiasse. Avec son accordéon dansant, le premier titre peut faire penser au pirate metal d'Alestorm (oui, on part de bas). Fort heureusement, le reste de l'album se vautre très rapidement dans un folk metal plus commun, poussif et exsangue, mais moins honteux. Un peu de courage, c'est bientôt fini! Trop de médiocrité a tué le genre plus rapidement que tous les crachats les plus perfides. Bénis soient les suiveurs!

Pour en revenir à Vanir, il n'y a pas grand-chose à sauver du naufrage (tiens, encore un point commun avec Alestorm). Une petite ritournelle au flûtiau ou à l'accordéon sert de base à chaque morceau, les grattes se contentant de bons vieux accords en carton pour suivre le ryhtme. Si vous aimez le metal pour ses guitares saturées, ses rythmique endiablées et son énergie sauvage, passez votre chemin. Ce ne sont ici que mollesse, morceaux téléphonés (même pire, aux partitions envoyés par SMS) et degré zéro de la créativité. Et ce serait bien la prochaine fois de trouver un gars qui joue de la cornemuse sans en chier à ce point. Rien qu'à l'entendre, on se doute que le sonneur devait être tout bleu et au bord de l'asphyxie.

Ne croyez pas que je sois plus dur avec Vanir qu'avec les autres. Ils sortent tous le même album de merde depuis trop longtemps! Ma haine est donc équitablement répartie. Die! C'est du caca, mais ça on s'en doutait dès la pochette.


Rédigé par : Prince de Lu | 06,5/20 | Nb de lectures : 13566