Oh, l’intéressante pathologie que voilà. Il faut dire qu’ils ont fait fort pour un premier album ces diables de Suédois de VANDÖD car derrière cette pochette aux teintes de touristas estivales se cache une galette plutôt surprenante à défaut d’être passionnante.

Sous une étiquette black metal méritée, le quatuor scandinave a visiblement décidé de ne pas se limiter aux minimums syndicaux du genre. Leur musique flirte parfois avec le doom mais le réel point d’originalité se situe dans l’utilisation d’une petite section d’instruments à vent (trompette, trombone et tuba) apportant une belle dose d’originalité entre deux passages black metal minimalistes. Là où ça merde un peu c’est que le rendu n’est pas franchement convaincant et cette originalité n’arrive à aucun moment à masquer le manque flagrant d’une quelconque orchestration ou d’arrangements qui auraient pourtant été salvateurs.

Alors que l’apport de cuivres ronflants aurait pu apporter un brin de grandiloquence majestueuse à la musique de VANDÖD, on se retrouve plutôt avec la fanfare de la foire à la saucisse de Patauge-Les-Boeux. Ça pèche également du côté du chant car si le sieur Niclas Ankarbranth se démerde pas mal sur un registre black de sorcière coassante, il n’en est pas de même sur le chant clair régulièrement faux comme un billet de 15 euros. On passera sur les quelques chœurs sous-mixés enregistrés dans la pièce d’à côté et à la paire de mugissements laborieux rigoureusement inutiles.

Pas besoin de vous dire que VANDÖD pratique un black metal plutôt atypique principalement axé sur les ambiances d’une musique dépouillée au point d’en être presque avant-gardiste sur un ou deux passages. Ajoutez à tout ça des plans de guitares pompant joyeusement dans le registre de DISSECTION et vous obtenez un résultat assez bizarre.

Pourtant VANDÖD arrive à faire illusion sur quelques morceaux pas trop moisis qui auraient mérité un développement plus poussé. Mais hélas, à vouloir faire dans l’originalité, VANDÖD se plante lamentablement dans son exercice de style et accouche d’un disque décousu qui frôle parfois un burlesque involontaire. Reste à se demander si les prestations live du groupe seront accompagnées des instruments à vent additionnels, de quelques majorettes et de l’élection de miss Andouille fumée pour que la fête soit complète.

Baille or die... Zzzz


Rédigé par : Tonton | 09/20 | Nb de lectures : 10816