Deux groupes suisses, sur un label tout aussi suisse… z’auraient pu offrir une tablette de chocolat en cadeau bonus, non ? Et bien non : pas un gramme de douceur dans ce monde de brutes… et ne comptez surtout pas sur Zatokrev pour vous en fournir.

C’est en effet ce quatuor dont on commence à entendre pas mal parler depuis la sortie de « Bury The Ashes », second méfait sorti début 2007, qui ouvre les hostilités. Au programme, un hardcore métal mid-tempo abrasif et lourd pas si éloigné du post-hardcore de Neurosis, en particulier sur le premier titre. Percussions tribales, hurlements païens, dissonances et lourdeur, final répétitif ad lib … on se croirait presque revenu au bon vieux temps de Souls At Zero, même si le morceau est globalement plus direct et le propos un poil plus métallisé. L’étiquette metal est encore plus prégnante sur « Pro Co », le second morceau, et se dispute avec une certaine vision de l’indus. On navigue cette fois dans des eaux entre un Godflesh ou un Nailbomb (le second se réclamant d’ailleurs du premier), et le Fear Factory de « Demanufacture » dans les passages les plus métallisants… d’ailleurs les même FF n’avaient-ils pas repris sur ce même album le « Dog Day Sunrise » de Head Of David le groupe pre-Godflesh de Justin K. Broadrick ?

Deux titres donc, pour presque 10 minutes de musique (9 minutes et 50 secondes pour être exact), très bien exécutés et dans des registres plutôt différents mais pas spécialement originaux… difficile de se faire un avis sans avoir écouté le groupe sur la longueur d’un album.

Vancouver prend la relève dans un style plus dynamique, et par moment presque aérien. Initié comme un projet parallèle de membres d’Unfold, le line-up du groupe est complété par des membres d’Iscariote et d’Impure Wilhelmina, dont Michaël Schindl, qui évolue ici dans un registre nettement plus agressif. Quelque peu réminiscent des formations dont il est issu (disons Unfold en moins lourd, Impure Wilhelmina en moins « mélodique » et Iscariote en moins « direct »), le groupe s’autorise des digressions plus posées et nuancées, opposant des ambiances sombres et mélancoliques à une violence compacte et agitée qu’on retrouvait volontiers chez les suédois de Breach ou chez les américains de Will Haven. A la différence des morceaux de leurs compatriotes de Zatokrev, les deux titres (pour une dizaine de minute) de Vancouver, se révèlent moins variés mais donnent finalement une impression de plus grande cohérence.

Au final, ce split nous fait découvrir deux formations encore relativement méconnues de la scène hardcore suisse, qui après nous avoir offert des Knut ou des Nostromo, continue à nous livrer de la musique extrême de qualité.


Rédigé par : NicoSata | 12/20 | Nb de lectures : 10634