VALAR - Magic And Wyrmfire (Oaken Shield/Adipocere) - 10/11/2001 @ 11h24
L'imminence de la déferlante "Le Seigneur des Anneaux" au ciné semble donner un nouvel élan aux sorties métal inspirées de l'oeuvre de J.R.R. Tolkien. Le sieur finlandais Narqath, déjà actif au sein de Hin Onde et Azaghal, ne déroge pas à la règle et y va de son petit projet solo à l'action située aux quatre coins des Terres du Milieu. Guitares feutrées, chant trafiqué à l'écho, grandes avalanches de synthés mélodramatiques, pans de textes intégraux soutirés au maître lui-même, pas besoin d'être médium pour comprendre qu'on ira chercher un point de comparaison du côté de l'Autriche... Et autant ne pas se voiler la face, Valar fait plutôt office de Summoning du pauvre.

Prenons le morceau d'ouverture à titre d'exemple, un véritable manifeste de lacunes et d'imperfections. Une suite de mélodies au synthé que ma petite cousine aurait pu fabriquer en cinq minutes sur son xylophone, l'une d'elles finissant par devenir tellement crispante qu'on est obligé de passer au morceau suivant avant la fin. Là-dessus on note des hésitations coupables au moment d'enchaîner deux mélodies, ce qui dénote le peu de soin apporté aux arrangements, et l'absence de passages de transitions qui sont pourtant un élément indispensable de cette forme d'expression musicale se voulant proche de l'épopée.

Le reste de l'album s'avère heureusement plus digeste, même si les éternels défauts rappliquent constamment, comme ces roulements de batterie patauds (manifestement une boîte à rythmes) qui sabordent "Gil-Galad" ou toujours ces claviers poussifs un peu partout - pourtant c'est pas la complexité des mesures qui doit lui affoler les doigts. Quelques passages parviennent à échafauder tant bien que mal une atmosphère, comme l'outro ou le calme et rêveur "Death Gate Cycle", malheureusement sujet à une répétitivité désarmante. Et puis on en arrive à cette gravissime abjection qu'est "Rivendell 2001". Le pourquoi de caler deux minutes et des bananes de techno-trance au milieu d'un album de black médiéval m'est totalement étranger, mais j'aurais pu envisager de l'accepter si le morceau en question avait eu la moindre trace audible de concept lié au reste de l'album ou s'il avait été de qualité (et encore...). En l'occurrence il s'agit d'une très mauvaise tentative, sans doute bidouillée en vingt minutes chrono, et dépourvue de ligne mélodique ou de trouvailles digne d'attention. Une misère quoi...

Pour finir, ça ne mange pas de pain mais quand on met côte à côte les poèmes prodigieux et chargés de sens de Tolkien et les platitudes rôlesques sans queue ni tête de Narqath, on se dit qu'il aurait carrément mieux fait de se confiner au plagiat. Bref, je vois surtout en Valar un exutoire plus ou moins opportuniste et bâclé afin de surfer sur une vague qui mousse plutôt bien en ce moment, mais j'ai le droit de me tromper. Ceux qui ne jurent que par ce type de black pastoral et inoffensif badigeonné de références fantasy trouveront peut-être "Magic and Wyrmfire" suffisamment divertissant pour subvenir à leurs besoins, mais conviendront sans peine que Valar a encore une Moria à traverser avant d'arriver à la cheville de Summoning, Enid ou même Hrossharsgrani.




Rédigé par : Uriel | 3.5/10 | Nb de lectures : 6685




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Commentaire
sakrifiss
Membre enregistré
Posté le: 29/03/2005 à 15h34 - (14532)
La kronik aleatoire m a rappele cet album. Summoning du pauvre c est vrai... Un certain charme quand meme aux premieres ecoutes qui s estompent par la suite, mais qui apres des annees s est transforme en nostalgie.



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