Bon pour le coup je grille la priorité à Tonton (et le respect des grands anciens bordel?!) mais vu que Monsieur est occupé à apprendre la recette du boudin noir aux figues et que le créateur de Vacant Coffin Lasse Pyykko file à quatre cents à l’heure, il était temps de lui régler son compte avant qu’il soit trop loin pour être rattrapé… Alors peut-être que le nom de Pyykko dira peut-être quelque chose aux plus vieux rabougris d’entre vous car ce Finlandais est un rescapé de la grande époque du métal-de-la-mort. En 1991, à la tête de Phlegethon, il avait sorti un album bizarroïde et presque Voïvidien ‘Fresco Lungs’ (avec sa pyramide d’Egypte en guise de pochette et sa photo de groupe prise dans un cagibi à outils !) avant de disparaître de la circulation jusqu’à il y a deux ans environ, date à laquelle il a ressuscité le groupe. Et comme s’il avait alors sans crier gare rouvert la boîte de Pandore, ce batteur de formation capable aussi bien de jouer de la six cordes que de s’époumoner s’est mis depuis à enchaîner les projets (Claws, Shrouded, Acid Witch, etc.) tournant tous autour d’un même son baveux et cracra. D’ailleurs, je vous reparle dès que possible de son très croustillant Hooded Menace mais bon je m’égare… Pour l’instant, revenons à donc nos moutons, ou plutôt, à nos zombies, c’est-à-dire à Vacant Coffin.

Historiquement, c’est le premier de ces ‘à côté’ mis en route après la réactivation de Phlegethon, justement avec le batteur de ce dernier même si cette démo datant de l'année dernière a été exceptionnellement entièrement interprétée par Lasse. Pour qui a suivi un minimum les pérégrinations de cet hyperactif, ‘The Thrashed Supper’ est un parfait raccourci des choses à venir : on retrouve sur ces huit titres ce son de crapaud aux guitares et ce chant vomitif qui font le lien entre tous ces projets mais dans un format en général plus court (entre une et deux minutes) et grind. Mais old-school le grind, c’est-à-dire simple et direct, et où l’on distingue quand même ce qui se passe lorsque la batterie s’emballe un peu trop. En onze minutes, on fait assez rapidement le tour de cette resucée Repulsion/Impetigo qui assume complètement ses influences sans chercher un quart de poil de seconde à les cacher, avec ce son typiquement ‘démo’ croustillant comme un bol de céréales fraîchement arrosées de lait. Au cas où il en resterait encore deux ou trois qui n’auraient pas à cerner le tout, sachez que le groupe a signé chez Razorback records pour un album (‘Sewer Skullpture’) à venir avant la fin de l’année. Si avec cela vous ne situez toujours pas Vacant Coffin sur l’échiquier musical, je ne peux plus rien pour vous les aminches…


Rédigé par : Olivier ‘Zoltar’ Badin | 3.5/5 | Nb de lectures : 10791