Vacant Coffin, deuxième prise ! Quelques mois après vous avoir chroniqué la démo (‘The Thrashed Supper’), voilà déjà l’album de VACANT COFFIN qui permet accessoirement au décidément super-actif Lasse Pyykkö (ici au poste de chanteur/guitariste) de battre le record préétabli par Dan Swanö et Rogga Johansson de nombre de skeuds sortis en trois mois : quatre, si l’on compte le futur EP de SHROUDED… Et je ne vous parle même pas de ses projets encore bloqués au stade démos...

Enfin bref, revenons à nos moutons ou plutôt à nos zombies, c'est-à-dire VACANT COFFIN.

Vu que ‘The Thrashed Supper’ était ouvertement plus une sorte de préproduction qu’autre chose, et même si l’ex-PHLEGETHON, Jussi Nyblom, ne fait plus partie du line-up, sans surprise ‘Sewer Skullpture’ tape dans le même créneau hélas un peu déserté par les hordes métalliques actuelles, c’est-à-dire l’arrière-boutique de la scène grind/death US du début des années 90. Sauf que le mot d’ordre ici est la S-P-O-N-T-A-N-E-I-T-E ! Asséné par des vétérans qui s’en foutent comme de leur première flaque de vomi d’étaler au grand jour une quelconque technicité stérile, la musique de VACANT COFFIN se dévore sur le pouce, debout attablé au comptoir, avec une paille en plastique et des serviettes en papier de 5 cm². Après une introduction au synthé piou-piou très typé années 80 et les films de John Carpenter signé par Maniac Neil de BLOOD FREAK (compère de Pyykkö au sein d’ACID WITCH), les quinze titres suivants, dont l’intégralité de ‘The Thrashed Supper’ réenregistré, ne s’embarrassent pas de subtilité et tracent ici leur chemin dans la chiure et les tripes fumantes à la hache, avec une mise en place bien carrée et le tout SVP en maximum trois minutes. En plus de cette pochette dans la pure tradition, rien que les titres seuls, dont certains ont été fournis par Billy Nocera le patron du label, sont du 400% RAZORBACK : « Mutant Gross-Out Fest », « Posercrushing Crusade », « Tales Of Suppuration », etc. Allié à ce côté rock n’roll dégénéré d’IMPETIGO, à une vivacité digne d’un REPULSION (on pense d’ailleurs beaucoup à CRETIN) et surtout au chant très guttural et somme toute très finlandais (les fans de DEMIGOD première époque me comprendront) de Pyykkö, en gros, qui aime son death/grind à l’ancienne franc du collier et pas prise de tête ne verra donc au final pas passer ces trente-deux minutes. C’est peut-être gras, pas sophistiqué pour un sou et un peu con comme un film d’horreur de série Z mais ‘Sewer Skullpture’ passe comme un suppo plein de sa vaseline tellement c’est fun et cache même dans sa besace deux ou trois riffs qui tue le cochon mort, dont celui de « Leprosarium Tombs » ou le très CARCASSien "Cadaver Sculptor". Alors peut-être pas le disque du siècle pour les fans de ‘death progressif atmosphérique à tendance Nietzschéenne’ mais on s’en tamponne le coquillard avec une porte-fenêtre tellement c’est BON, merde !


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 16/20 | Nb de lectures : 11350