Urfaust est le side-project de IX (nommé Vloekwaard dans Grimm et Zwarketterij dont vous a parlé Kryde en début d'année). L'entité existe depuis 1999 et a déjà sorti deux albums chez Goatowarex en 2004 et 2005, un split avec Circle Of Orobouros en 2006 et un autre avec The Ruins Of Beverast en 2007. Bref, le trio a déjà de la bouteille et prépare encore une paire de splits.

Avec la prolifération des groupes, les frontières ne font que s'amenuiser entre les genres. Horreur pour les plus anciens gardiens du temple, l'ambient s'est acoquiné au fil du temps avec le black metal, jusqu'à en définir des sous-genres que des formations explorent allègrement. Jusqu'à ce que des projets typiquement ambient voient le jour sur des labels à l'origine dédiés au black metal. Debemur Morti fait partie des ces labels qui aiment également des vibrations hors des sphères métalliques et qui se retrouvent dans les ambiances sombres soulevées par des projets comme Urfaust. Le hic est juste que cette sortie qui n'a rien à voir avec le black metal se retrouve maintenant entre mes pognes. On va finir par passer pour des trues sur VS, mais nous ne sommes pas passionnés par les bruits de micro-ondes. On veut du metal! Et un menu hardcore, pour les enfants!

Si des extraits des anciens efforts d'Urfaust montrent la présence diffuse d'une guitare électrique qui aurait pu apporter au projet un intérêt à mes oreilles, l'instrument est banni du spectre sonore de ce nouveau MCD. Batterie pachydermique, hurlements de damnés et un synthétiseur bloqué en mode John Carpenter suffisent à Urfaust pour mitonner les trois titres de son dernier MCD. La musique du projet est un long rituel, une procession où chaque titre se ressemble et où le temps s'écoule lentement. Les hurlements laissent parfois la place à une voix plaintive qui marmonne un texte incompréhensible ou à un chant clair forcé qui éructe une ligne mélodique à pleins poumons. Le synthétiseur déraille à moitié, comme dans le générique d'une série télé des années 80 dont la VHS serait usée jusqu'à la corde. Poum Tchak Poum Tchak Piouuuuuouuuuu Poum Tchak Poum Tchak Piouuuuuouuuuui. Les 20 minutes du MCD s'avèrent très étranges, assez éprouvantes et extrêmement répétitives.

- Je ne peux pas vous donner de lien pour écouter un extrait.
- Je peux vous donner un lien MySpace, celui du profil d'un fan. Mais les morceaux y datent un peu et ne sont pas représentatifs du contenu de cette demi-galette. Ces extraits sont bien plus passionnants que les trois morceaux soporifiques du présent MCD, rien que par la présence des guitares et d'un chant clair qui tient la route.
- Je peux vous donner mon avis. Je pense que c'est très mauvais. Mais ma crédibilité peut être sérieusement mise en doute, un peu comme si on demandait son avis à Michel Drucker sur un morceau de death technique.
- Rendez-moi des guitares. Je veux du metal, bordel!
- Je commence à me demander où est cachée la caméra.


Rédigé par : Prince de Lu | Ambient/ | Nb de lectures : 10930