Vous connaissez la définition de ce néologisme un poil barbare qu’est « Br00tal » ?
Oui ? Dans ce cas vous allez adorer le premier EP des Parisiens banlieusards d’UPHEAVAL.
Non ? Dans ce cas vous allez adorer le premier EP des Parisiens banlieusards d’UPHEAVAL.
Parce que qu’on soit fan de death, de brutal death, de death technique, de deathcore, de hardcore, de grind, on va aimer « Incubate The Waseland » c’est comme ça. Pourquoi on va aimer ça ? Ben parce que ça tabasse, ça bastonne, ça tue, ça bourrine, ça ratiboise, ça surine, ça décolle le papier peint et ça débouche les oreilles. Allez hop, on baisse futal, on se penche en avant et on se laisse faire. Un peu de courage ça ne dure, malheureusement, qu’une toute petite vingtaine de minutes.

Le groupe offre son premier EP sur un plateau d’argent à tous les fans de death metal nouvelle génération, comme ça, juste pour faire plaisir. Dès les premières secondes, on sent la maîtrise suinter de chaque pore du groupe pourtant encore très jeune. C’est rageant ces musiciens qui sont nés avec une grattes huit cordes dans les mains bon sang. Par contre c’est fort utile quand on veut en imposer dès son premier EP. Musicalement c’est brutal, violent, technique et un poil chaotique mais toujours clair et aussi limpide qu’une popsong. Sans doute parce que les gars ont soigné leurs compostions pour ne pas y aller à fond dans la technique et jeter le reste à la poubelle car UPHEAVAL évite l’écueil du tout pour la technique qui finit par virer à la branlette compulsive avec la sale impression que les musiciens vont en foutre partout sauf là où il faut. Ici, c’est l’inverse, les mecs choisissent leur moment avant d’asperger au bon endroit. Pile poil là où on voulait les voir aller. Guitaristiquement c’est très fort et hyper varié : sweep, tapping, solos, moshpart hardcore, riffs death, riffs black. Tout l’attirail du style y passe mais sans jamais oublier la petite touche mélodique, le petit riff qui apportera de l’originalité et une identité à chaque morceau. Rythmiquement on sent le gros travail au niveau de l’assise basse/batterie qui constitue une colonne vertébrale solide et robuste. La voix évite les aboiements, les growls incompréhensible et les gruiiik porcins pour se concentrer sur un chant death/deathcore crié mais toujours humain, ce qui n’est pas négligeable du tout. Tout cela mis ensemble donne des morceaux aussi réussis que « The Goat Falls » ou « Landfill » sur lequel on notera le gros travail du chanteur. Impeccable de bout en bout, le groupe a bien révisé ses cours de « Mettre la pression pour Les Nuls » et lâche pas l’affaire avant la fin de la dernière note. Du lourd donc, soutenu par une production qui, elle aussi, sent bon le professionnalisme. C’est compact, puissant et rondelet mais toujours clair, net et précis. A titre perso je trouve le son un poil trop propre et clinique, j’aime bien quand y’a un peu de crasse sous le tapis, c’est pas le cas ici mais c’est aussi le style qui veut ça. Puis bon quand on se fait produire par Yannick St Ammand c’st pas pour avoir un son à la Darkthrone.

Voilà pour la partie taillage de pipes, maintenant on va passer au cassage de tibias parce que tout n’est pas rose non plus sur cet EP, même si, les défauts sont minimes en comparaison de la mandale prise. Outre la prod un peu trop clinique que j’ai déjà évoquée, LE gros défaut d’UPHEAVAL ce sont les influences encore trop présentes. On pense beaucoup à Benneath The Massacre ou à Anomalous pour l’ensemble. Avec des petites réminiscences de Despised Icon pour les guitares et d’Oceano pour certains passages de batterie. Niveau vocal, on entend parfois planer le fantôme de Trevor Strnad pour l’enchaînement des cris de gargouilles et de growls énervés. Le groupe est encore tout frais et n’en est encore qu’à son premier EP donc on ne va pas leur en tenir trop rigueur non plus, mais charge à eux de se trouver une véritable identité et de gommer une partie de ses influences, ou du moins, de les minimiser. Dernier petit point négatif, très secondaire mais quand même : la pochette que je trouve pas terrible du tout. Mais pour le reste ce « Incubate The Wasteland » vaut son pesant de cacahuètes. Bon allez je vais ramasser mes dents et remettre ma mâchoire en place moi.


Rédigé par : Seb On Fire | 8.5/10 | Nb de lectures : 12432