Avant de se lancer dans la chronique du 2ème album d’Unsun, « Clinic for dolls », il est intéressant de voir où en est la scène gothique metal à chanteuse, qui semble à la peine depuis quelques années.
Effectivement, car en faisant le tri parmi la multitude de groupes existants, nous avons un Within Temptation qui ne s’est jamais remis de l’émergence d’Evanescence, un Lacuna Coil qui lutte pour récupérer ses fans après s’être sabordé avec le triste « Karmacode », un Tristania qui ressemble plus à un cover band qu’à la géniale formation du temps de « World of glass », un Delain aux chansons aussi insipides que Charlotte est mignonne, un After Forever qui a disparu pour laisser place au Revamp de Floor sans inspiration, un Sirenia incapable de pondre le digne successeur de « Sixies and sevens », un Gathering qui peine à se remettre du départ d’Anneke et enfin un Leaves’ Eyes où la pauvre Liv Christine est engluée dans ses robes et sa musique pompeuse loin du prometteur 1er album, et à des années lumières de l’époque Theatre of Tragedy.

Restent alors Epica qui arrivent encore à progresser grâce à de solides compositions et à d’excellents musiciens ainsi que les originaux The Birthday Massacre qui se démarquent néanmoins des autres (chronique à venir bientôt).
Inutile de parler de Nightwish et de Therion, on risque de se faire encore plus de mal.
Non, effectivement la scène goth-metal ne va pas fort...

Unsun est donc le nouveau groupe de Mauser (ex Vader), qui s’est entouré de la jolie Aya au chant ainsi que du bassiste de Vesania, Heinrich, et du batteur Vaaver, et qui avait déjà sorti l’intéressant mais inégal « The end of life » en 2008, et dont le clip « Whispers » avait eu un certain succès sur le net.

Autant être clair dès le départ, « Clinic of dolls » ne va en rien révolutionner le genre mais apporte un peu de fraîcheur en surpassant son prédécesseur de la tête et des épaules même si cela reste du gothique metal assez classique.

Première chose, Mauser détient avec Aya, une chanteuse au timbre de voix très accrocheur, sur lequel son accent polonais prend le dessus par moments ce qui est très plaisant, comme sur le très bon couplet de « Clinic of dolls ». Les guitares se font assez lourdes sur certains morceaux, accompagnées de la double grosse caisse de Vaaver, à l’image des rythmiques d’Orphanage (le milieu de « Time », « Not enough », « Mockers ») mais manquent quand même de tranchant sur la longueur, alors que les solos sont plutôt de bonne qualité dans l’ensemble. On retrouve des mélodies et refrains plus rentre-dedans sur lesquels Aya pousse un peu plus sa voix (« Mockers », le très bon single « Home ») et un petit côté electro, histoire de se diversifier un peu les morceaux « Not enough », le très Kate Bush « Why »).

D’un autre côté on a cet aspect pop plus dispensable, et qui tend trop vers des sonorités à la Within Temptation (« A single touch », « I ceased », la mielleuse balade « The last tear »).

Mais dans l’ensemble, ce « Clinic for dolls » est assez bon et homogène, preuve en est du premier morceau « The lost ways », bien dynamique et qui est une bonne mise en bouche de ce qui va suivre. De plus, la section rythmique, surtout les parties de batteries de Vaaver, est d’un très bon niveau, et d’une efficacité sans faille. Un petit mot sur la production qui est irréprochable.

Unsun ne va donc pas sauver le mouvement goth-metal mais contribue à coup sûr à ce qu’il ne s’effondre pas plus pour le moment. Il ne manque pas grand-chose pour se démarquer de manière plus approfondie, cela sera peut-être pour le troisième album, c’est tout le mal qu’on leur souhaite.


Rédigé par : Dimmu 77 | 13/20 | Nb de lectures : 12842