Le grindcore, on n'en n'a jamais assez, on en veut encore.
Et pendant que certains enfilent des perles ou s’astiquent le manche, d'autres traversent la Manche, pour répandre leur Grind.

Avec seulement une démo (bien burnée) et un split (bien branlé), UNSU, quatuor nordiste/quintet, est rentré début mars d’une tournée en Angleterre, où il a effectué 7 dates en compagnie de Merciless Precision. Il faut avouer qu'avec deux enregistrements de qualité, les choses sont plus aisées - bien que le groupe, on le rappelle pour les lecteurs non habitués au monde du Dou It Yoursailf, s'est retroussé les manches et démerdé tout seul pour trouver ses dates.
Normal ? Oui, tous les groupes de Grind fonctionnent de cette façon. Mais certains ont tendance à l'oublier.

Le Grind français, A.O.C. reconnue, s’exporte plutôt bien, et je tenais à le souligner. Signe d’une reconnaissance méritée, construite depuis de longues années par Inhumate, Blocks ou SCD.
3 paragraphes, et pas encore un mot sur "Filth" ? Bordel, je manque à tous mes devoirs... "Filth" est le premier MCD du groupe, après donc ‘Moral Distortion’ et un split avec Atara (tous deux chroniqués en ces pages, les petites pochettes abritant un lien hypertexte sur votre droite en témoignent). Et comporte 4 nouveaux titres, ainsi qu’une reprise de Nasum, le tout agrémenté de 12 titres live. Encapsulé dans un digipack sobre mais du plus bel effet, numéroté à la main.

Dans la lignée de leur démo explosive, les 4 nouveaux titres sont hargneux et intenses. Démontrant une aptitude et une attractivité qui se confirment sorties après sorties. Le Grind des Nordistes est rapide et violent, mais illustre ici une évolution musicale palpable. Moins fast, plus fat. Et surtout plus diversifié.
Si la vélocité est de mise, de plus nombreux passages mettent en avant un aspect plus lourd et groovy, et tempèrent le radicalisme musical auquel le groupe nous avait habitués. Légèrement déçu au début, tant ‘Moral Distortion’ m’avait séduit avec son côté ultra violent et implacable, "Filth" m’a peu à peu convaincu. Car, sans finalement trop perdre en rage et en brutalité, l’EP dégage après plusieurs écoutes un sentiment beaucoup plus cohérent, dévoilant un groupe qui structure et consolide mieux sa musique.

En gros, le groupe a légèrement perdu en impulsivité et en naïveté, pour gagner en efficacité et en puissance. Et ces 4 nouveaux titres, qui semblent s’orienter sensiblement vers un Grind/Death explosif, ont vraiment un cachet et un potentiel attractif. Cela laisse présager le meilleur pour un futur album, tant qu’Unsu préserve ses explosions de violences pures, qui (m’)apportent tant de plaisir auditif.

Le live quant à lui, est un vibrant témoignage de la subtilité mélodieuse dont le quatuor est capable lorsqu’il laisse rejaillir toute la sensibilité qui l’habite. Chatoyant et moelleux, la prestation d’Unsu envoutera et séduira les plus sensibles d’entre vous.
Je déconne, bien sûr. UNSU en live, c’est une tornade sonore, un ouragan de blast et de beuglements jouissifs ; une mandale dans la gueule, et on tend l’autre joue tellement c’est bon. Le son est underground, c’est-à-dire gras et sous-mixé, mais équilibré. Et amplement suffisant pour prendre du plaisir à écouter le groupe en version live.
Sincère et explosif, UNSU semble être à l’aise sur scène. Le côté rageur ressort particulièrement bien, et les 12 titres confirment tout le bien dont je pense du groupe.

Un MCD très plaisant et efficace, qui ne soulève finalement qu’une seule question : A quand un premier album...?




Rédigé par : ..::Ju::.. | 7,5/10 | Nb de lectures : 12310