Une claque dans la gueule, un direct au foie… c’est le double effet UNMERCIFUL !

Dès les premières secondes, le décor est en effet planté. UNMERCIFUL assène un Brutal Death technique, efficace et épuré. Le métronome est bloqué sur « très énervé », les riffs sont sauvages, le son est massif et rentre-dedans. L’efficacité !
D’ailleurs le curriculum vitae de ces Américains parle de lui-même :
James King à la batterie, Jeremy Turner et Clint Appelhanz aux guitares sont tout trois des ex-ORIGIN. Et chose surprenante, UNMERCIFUL ressemble à… ORIGIN ou, pour être précis, à un hybride d’ORIGIN et de SUFFOCATION, dont on aurait prélevé quelques riffs enlevés, quelques sweepings acérés, un tempo furieux pour l’un, et accouplé ces caractères avec les accords pesants, la lourdeur sombre et tumultueuse de l’autre.

Hélas, la nature étant ce qu’elle est, les hybrides de deux espèces différentes sont stériles et c’est un peu le deuxième effet UNMERCIFUL, justement. On est rapidement mis KO, anesthésié par cette déferlante si compacte et l’on peut regretter l’absence de quelques cassures de tempo, de breakdowns qui donneraient plus de relief à l’ensemble et mettraient sans doute plus en valeur les qualités techniques du groupe. Ceci dit, ce type de construction musicale étant aussi à mettre au crédit d’ORIGIN, il est vraisemblable que cette intensité non-stop et quelque peu répétitive ravira tout autant les fans de ce groupe qu’elle repoussera ses détracteurs.

Autre bémol, la durée de l’album. Unmercifully Beaten compte 11 chansons, dont 3 lives : « Catatonia » (reprise de SUFFOCATION pour les incultes), et deux autres chansons déjà présentes sur l’album. On peut se poser la question de l’intérêt de ces deux dernières quand la durée totale de l’album est de 32 minutes et l’on aurait préféré avoir deux ou trois compositions supplémentaires, voire ces mêmes « live » mais en bonus vidéo. Alors certes, UNMERCIFUL ça avoine méchamment en concert à tel point que c’en est impressionnant. Certes, le son de ces 3 bonus est bon, mais au final, on a tout de même l’impression d’un album un peu vite enregistré pour s’empresser de se faire un nom et de sillonner les routes.

Quels que soient les reproches que l’on puisse lui adresser, « Unmercifully Beaten » est un album intense qui permet d’ores et déjà à UNMERCIFUL de faire partie des groupes qui comptent dans la scène brutale US pourtant eutrophisée. L’avenir et un album encore plus travaillé, alliant qualité ET quantité nous permettront de savoir s’ils font partie des groupes qui peuvent durer.


Rédigé par : La Myxine | 13,5/20 | Nb de lectures : 10687