Et de huit !!! C’est avec ce « Midvinterblot » qu’UNLEASHED nous propose le huitième chapitre studio de sa discographie en quelques 17 années de carrière et leur premier chez SPV, vu que le groupe amorce avec ce disque sa première infidélité à Century Media qui couvait le groupe depuis « Where no life dwells ».

« Midvinterblot » est occasion pour les vieux loups de Kungsangen de se rappeler à notre bon souvenir de la meilleure façon que ce soit : avec une galette mitonnée aux petits oignons. Car, si UNLEASHED avait connu une certaine panne d’inspiration à partir de « Victory » et qui s’était perpétuée sur quelques albums, il semblerait que la bande à Johnny Hedlund ait retrouvé un rythme de croisière en nous engrangeant quelques brûlots sur rondelle plastique tous les deux ans depuis sa résurrection survenue avec « Hell’s Unleashed ». Mieux encore, l’UNLEASHED actuel aurait presque tendance à se bonifier avec le temps. Et c’est sans doute, galvanisé par un certain revival du death old school, de même que par le regain d’intérêt que le groupe connaît depuis maintenant quelques années, qu’UNLEASHED nous abreuve ici d’un album particulièrement efficace.

Tellement efficace en fait qu’on se demande un peu ce que le groupe a bien pu bouffer pour retrouver une « gniak » pareille (les fibres y’a que ça de vrai !). J’en connais déjà qui vont cracher leur fiel devant le manque d’originalité du groupe, l’absence d’une quelconque évolution dans leur style et autres critiques plus ou moins fondées. Car il faut bien admettre qu’UNLEASHED ne prend jamais beaucoup de risque dans l’élaboration de ses disques et pourtant nier les qualités de composition des Suédois serait faire preuve d’un négationnisme aveugle.

Le truc d’UNLEASHED réside essentiellement dans l’efficacité et le savoir-faire qu’il déploie dans sa musique. Ainsi « Midvinterblot » et son joli Mjöllnir enflammé (Le Mjöllnir, dans la mythologie scandinave, est le marteau de Thor, le Dieu de la foudre et du Tonnerre). Son nom signifie littéralement « ce qui écrase » met en avant une quinzaine de nouveaux titres dont certains seront sans nul doute des standards du répertoire live du groupe dans les années à venir. A partir d’un mélange de thrash et de death suédois old school, UNLEASHED nous concocte une fois encore une belle fournée de riffs guerriers agrémentés de superbes mélodies et de solos délicieusement aériens. Il est clair que la patte de soliste de Fredrik Folkare, autant inspiré par le thrash metal que par le heavy des années 80, joue pour beaucoup dans la finesse de certains passages.

Mais que seraient ses abordages vikings sans l’étincelle, le petit truc en plus dont UNLEASHED dispose ? Le groupe sait vraiment s’y prendre pour tenir l’intérêt de son auditeur en alerte. Les titres sont toujours courts, les rythmiques immanquablement entraînantes (au passage Anders Schultz développe un super boulot derrière sa batterie), la structure des titres variée et les refrains sont souvent taillés sur mesure pour être repris en chœur par le public lors de concerts ; fallait bien renouveler le côté « one, two, three, Victory !!! (Les initiés comprendront).

Avec « Midvinterblot », UNLEASHED reprend les rênes du death metal viking. Il est clair que ce disque ne sera jamais un classique du métal scandinave mais il dispose d’une certaine fraîcheur et d’une efficacité à toute épreuve. C’est d’autant plus louable après 17 années de carrière.


Rédigé par : Tonton | 16/20 | Nb de lectures : 14587