En bon garçon consciencieux, je fais une écoute rapide de chaque disque que je dois chroniquer dès leur réception pour ensuite effectuer une analyse plus approfondie par la suite. Lorsque ce mini album d’UNEXPECT m’est tombé entre les mains, je n’avais aucune idée de la teneur de l’O.M.N.I. (Offrande Musicale Non Identifiable) que j’avais désormais en ma possession. Cette ignorance fut de courte durée puisque après cette fameuse première écoute, l’album atterrit directement sur le dessus de la pile de cd que je comptais chroniquer dans les prochains jours.
UNEXPECT nous vient du Québec, province du Canada chère à mes affinités musicales et « We, invaders » est leur second disque après un silence de quatre longues années, pendant lesquelles, la formation du groupe a été sérieusement remodelée pour arriver au line-up actuel, composé de six membres.
Difficile de savoir par où commencer pour vous parler des quatre titres de ce mini. UNEXPECT a réussi ici un mélange parfaitement unique et original où se côtoient des styles et influences musicales qui jusqu’alors auraient pu passer pour antagonistes. Les sources d’inspiration n’ont pas de limites pour UNEXPECT qui porte décidément bien son nom. Cela va du classique, à la musique médiévale en passant par le death, le black, le rock gothic, l’opéra, la musique orientale et même l’opéra. C’est vrai que balancé comme ça en vrac, on est à cent lieues d’imaginer à quoi ce joyeux bordel pourrait bien ressembler et pourtant tout se met en place avec tant de perfection et de naturel que la musique d’UNEXPECT plonge dans l’extase.
Il faut dire qu’avec une formation aussi hétéroclite, on était en droit de s’attendre à quelque chose de surprenant. Un duo de vocalistes guitare/basse, l’un au chant clair et l’autre aux growlings, une chanteuse délicieusement lyrique, un violoniste dément, un batteur percussionniste qui semble être à l’aise dans tous les styles et un organiste/pianiste. Ce cocktail donne un métal d’une fraîcheur exaltante qui alterne des passages violents avec des orchestrations magiques. Même les parties les plus extrêmes sont saupoudrées délicatement de mélodies comme sur le magnifique « Novaë » où se côtoient blast, chœur d’opéra, chant féminin mélodique et violon oriental. Que dire de « Rooted shadows » et de son break folklorique médiéval qui cède rapidement la place à un métal inspiré ? Comment vous parlez, sans être réducteur, de « In velvet coffins we slept » et de son intro au violoncelle qui part ensuite dans un genre de black symphonique superbe ? Quant au dernier titre de ce mini, il s’agit tout simplement d’un pur morceau classique au piano, composé et interprété de main de maître par l’organiste du groupe.
La production est d’une pureté cristalline, elle confère à « We, invaders » une aura presque irréelle. La simple idée que ce cd passe inaperçu me colle dans une rogne terrible. On a là une œuvre authentique, d’une originalité et d’une richesse qui font d’habitude défaut au métal. J’espère juste que ceux d’entre vous qui liront cette chronique pousseront la curiosité jusqu’à écouter ce disque qui combine avec habilité l’extrême et le lyrique. Un cd qui fera définitivement parti de mon top 20 de l’année 2003. Vous avez dit coup de foudre ?
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Rédigé par : Tonton | 18/20 | Nb de lectures : 10089