Moisissure Psychédélique : Unearthly Trance est un groupe de Long Island, New York, qui s'est fixé pour but de faire la musique la plus lourde possible. Eh bien, on ne peut pas dire qu’ils y soient allés de main morte. Les riffs sont énormes, la batterie pachydermique, le son vous enveloppe et vous étouffe de ses basses ronflantes. Mais Unearthly Trance ne donnent pas dans le doom traditionnel, c’est plutôt du côté de Khanate que lorgnent leurs riffs dissonants, ces explosions soudaines de décibels et d’infra-basses, et ces silences seulement ponctués d’un coup de grosse caisse ou de la plainte lancinante de cordes torturées. Tout cela aurait pu tourner à l’exercice de style et se retrouver embourbé dans les longueurs et la monotonie que peut générer ce genre de musique. Mais la grande force de cet album est d’avoir ajouté, à l’instar de The Funeral Orchestra, des influences Black Metal à leur doom extrême. Alliance contre nature? Pas si sûr car Unearthly Trance intègrent plus que l’esprit du black, ses ambiances malsaines et certains de ses thèmes et va même jusqu’à accélérer le tempo et nous servir quelques passages qui rappellent par moment un certain Darthrone… Malgré ses côtés sombres, malsains et impérieux, la musique de Unearthly Trance sait garder un certain groove salvateur, bouffée d’oxygène dans ce délire psychotique. Et cet ensemble hypnotique, malsain,sombre et rampant est renforcé par un chant qui se fait tantôt clair et incantatoire, tantôt black ou encore hurlé. Cet « S.O.S, S.O.S » est un appel qui résonne du fin fond de la nuit, une masse noire qui exige l’attention totale de l’auditeur pour en saisir toutes ces subtilités, ces petits bruits qui éclatent ça et là, cette basse qui traîne ou ce vrombissement chtonien, pour en ressentir l’atmosphère. Et à ce petit jeu-là, le gagnant est le morceau « Mass Of The Phoenix » qui adapte en musique un texte de ce cher Crowley, qui reconstitue à merveille une atmosphère impie et solennelle. « S.O.S, S.O.S » reste un album d’approche difficile car il reste un album de doom extrême. Même si quelques accélérations (de vraies accélérations, pas du mid-tempo, hein ! ;)) retiennent plus facilement l’attention, les décalages de temps, le chant torturé et le côté chaotique de la musique obligent à y rentrer pleinement, à se faire absorber par elle afin de mieux l’apprécier. Donc, à éviter absolument lors de soirées entre amis à part si vous avez envie de passer pour un autiste psychopathe.
http://www.unearthlytrance.com

Uriel : Ca vous a plu ? Vous en voulez encore ? Alors laissez parler votre cœur, et aidez-nous. Oui, aidez-nous à ramener notre camarade Moisi du profond coma catatonique dans lequel l’a tragiquement plongé une exposition trop intense à ce CD… A ce jour, tous les recours traditionnels éprouvés par la science ont été épuisés, hélas sans succès. Le réveil-matin, la sirène industrielle, les enregistrements en boucle de William Leymergie par blocs de 12 heures, le tremblement de terre, le prince charmant, etc. Rien n’est parvenu à extirper le malheureux garçon aux griffes de l’inconscience. Jour après jour la lumière de l’espoir vacille, telle une luciole malade abandonnée au pied d’un roseau… Son regard se vitrifie, ses muscles se fossilisent, son encéphalogramme ne part même plus dans un remake de Space Mountain lorsqu’on joue un CD d’Electric Wizard à plein volume… Agissons ensemble avant qu’il ne soit trop tard ! Adressez vos dons (substantiels SVP !!!) à la fondation VS pour la pénalisation du drone, toutes les informations et coordonnées bancaires sont disponibles auprès de uriel@vs-webzine.com!
16/20


Rédigé par : Uriel & Moisi | 16/20 | Nb de lectures : 8545