Metal Blade Records est fier de vous présenter la nouvelle et cinquième galette de son petit protégé, j’ai nommé Unearth. La formation surfe sur une vague de succès grâce à son approche modernisée du metal et profite de l’aide d’Adam Dutkiewicz (le guitariste de Killswitch Engage), qui a notamment travaillé avec As I Lay Dying, pour la production de ce nouvel album tant attendu.

Pas de répit, dès les premières secondes de « Watch It Burn », les gaillards délivrent une prestation aussi énergique que technique. Les guitares sont affûtées pour mettre un coup de pression à l’auditeur avec un mur de son. Défini rapidement par le guitariste de la formation comme étant « le meilleur album de leur carrière » (oui, ils disent tous ça), « Darkness in the Light » est percutant dans son approche entre violence et mélodie. Ce constat s’applique également à plusieurs groupes modernes, mais ici, on retrouve tous les ingrédients (ainsi que les clichés) du genre: riffs gras avec des temps morts façon hardcore, un growl pas forcément innovant et une batterie aux rythmiques carrées et disciplinées. Tout cela a tout pour en faire un album clairement sympathique, avec de réels intérêts et du plaisir à l’écoute. A l’image du morceau « Last Wish », l’album présente une recette qui ravira la nouvelle génération de metal heads.

Seulement, est-ce qu’on pourrait nous expliquer pourquoi il y a toujours un chant clair indigeste dans ce genre de réalisation ? Le mythique passage violent suivi d’une partie de mélancolie dans la voix, toujours aussi clichée que l’on pourrait se demander si le combo se force sur ces parties. Cependant, tout n’est pas à jeter, le duo de guitaristes formé par Buz McGrath et Ken Susi est tout à fait intéressant. Leurs parties sont féroces, les riffs saccadés se situent entre un Lamb of God et un Killswitch Engage. Les soli sont exécutés avec une précision inhumaine et blaseront les apprentis guitaristes, comme sur « Coming of the Dark » ou le spatial « Disillusion ».

En résumé, si la troupe de Trevor Phipps s’arrêtait de donner des chants clairs forcés, elle aurait un impact plus important sur la scène metal. En attendant, « Darkness in the Light » satisfera les habitués du groupe et peinera à trouver de nouveaux adhérents. Loin d’être mauvais, ce nouveau méfait regorge de passages tout bonnement heavy à attribuer aux excellents guitaristes. Du bon metal moderne qui regorge de bonnes idées, mais qui déçoit dans la finition (à l'instar d'« Equinox » et de son piano so kitsch) en se contentant du minimum syndical.


Rédigé par : Choko | 12/20 | Nb de lectures : 13305