Tu as raté ton audition pour « Star Academy » et «A la recherche de la Nouvelle Star » ?Tu es déprimé de ne pas réussir à percer dans le dur milieu du show-biz ? Rassure-toi, jeune postulant à la célébrité, voici un disque qui va immanquablement te remonter le moral car voilà que nous arrive, en provenance directe du Minnesota, le premier album d’UNDER EDEN, formation bien underground qui a dû s’exporter jusqu’en Grèce pour trouver asile chez Black Lotus.

Bon, on ne va pas s’attarder sur le label qui a vraiment du mal à mettre des étiquettes sur ses groupes, vu que, d’après leurs dires UNDER EDEN fait du death-métalcore. Pas besoin de se passer l’album en boucle pour constater que ce groupe donne dans un death-thrash mélodique, sans véritable envergure.

Alors c’est vrai, il y a des passages assez sympas qui ne sont presque pas gâchés par la mise en place des zicos, parfois limite. Comme c’est souvent le cas dans le genre, le style d’UNDER EDEN s’articule autour des guitares qui nous servent une véritable orgie de riffs se succédant de façon parfois confuse. L’art des enchaînements, n’est vraisemblablement pas le fort du groupe mais qu’importe, la fougue et l’envie sont là et quelques jolies harmonies font passer la pilule.

Non, le véritable point négatif du groupe réside dans son « chanteur » (notez les guillemets) qui se lance sur « The Savage Circle » dans une série de growl proches du crapaud tuberculeux. Sur les parties lentes, Eric Thon (c’est son nom) s’en sort tant bien que mal mais dès qu’une accélération vient pointer le bout de son rythme, le malheureux est souvent aux fraises et n’arrive pas à poser correctement sa voix sur la musique, d’où un sentiment de décalage récurant. Pire encore, notre ami Eric tente des passages en voix claires qui sont tout simplement catastrophiques et parfois même faux, comme le refrain aux voix doublées de « Veil of Twilight ». Autant vous dire que le fait de garder son sérieux pendant ces passages relève d’un self control absolu.

L’autre élément à ajouter au passif d’UNDER EDEN réside dans la production du disque. Outre le mixage de la batterie hyper sec qui donne à son utilisateur une frappe de nourrisson, les parties de guitares ont visiblement été enregistrées dans une piscine pendant sa vidange annuelle. Ceci serait l’hypothèse la plus probable pour expliquer l’ignoble réverb qui accompagne la moindre note de six cordes d’un bout à l’autre de ce disque. Autre phénomène surprenant, la production met en évidence des nuances sonores assez distinctes. Un peu comme si le groupe avait enregistré plusieurs sessions espacées dans le temps sans réussir à retrouver le même réglage de la console.

Tout cela nous amène directement sur la voie de la médiocrité même si tout n’est pas à jeter. UNDER EDEN, qui dispose d’un très joli logo qui ressemble à une mauvaise pub pour GDF (voir le site de Black Lotus), a sans doute sorti cet album beaucoup trop tôt. Ces dix titres, dont une minorité restent acceptables, auraient mérité d’être peaufinés et accompagnés par un véritable chanteur. Enfin il y a quand même un côté très positif, la prestation d’Eric Thon va redonner de l’espoir à tous les chanteurs en herbe qui rêvent d’enregistrer un album. Après tout, si lui y est arrivé pourquoi pas les autres, hein ?



Rédigé par : Tonton | 07/20 | Nb de lectures : 12168