Vous avez remarqué comment les metalleux s'associent souvent à des animaux ? Le public lamba nous appelle volontiers des bœufs, ce qui vous en conviendrez, n'est pas toujours très éloigné de la vérité.
On refuse parfois de laisser entrevoir la partie la plus "sweet" de notre personnalité en nous rapprochant d'animaux sauvages... mais d'un point de vue strictement "machiste" peut-il en être autrement ?
Imaginez un instant : Chaton Commander, Dark Tweety ou Doogy on fire ? C'est moins Tough Guy quand même...

UNDERTOW eux, semblent accepter la pluralité de leurs influences. Derrière leurs poitrines de bestiaux en rut bat un cœur qui cogne au rythme de musiques toutes différentes. Évidemment cela ne transparaît pas au premier abord, seuls les fans du combo savent que le groupe aime à naviguer (parfois) en eaux plus claires.

UNDERTOW est bien sûr connu pour être un groupe qui aime la lourdeur et le son en provenance du sud des États-Unis (avec bien entendu, CROWBAR en tête). Mais il est aussi un groupe qui n'a jamais eu peur de s'écarter de ses influences pachydermiques pour planter son inspiration dans des terreaux moins crades.
Le groupe n'a pas hésité à inclure du violon, de la guitare acoustique, des vocaux féminins et des passages quasi electro.
C'est certainement pas cependant à l'écoute de "The bitter Taste" ou de "Art of falling" que vous allez entendre quoi que ce soit d'autre que du metal bien lourd et racé... les surprises viendront plus tard.

Eh oui chers Vseurs et Vseuses, quand notre cher Joachim empoigne sa guitare, c'est avant tout pour balancer des riffs bien gras et pour se faire mal à la gorge en grognant des paroles pas vraiment enclintes à donner le sourire. Et quand ses camarades Rainer et Thomas laissent parler leur côté "philosophes", le groove devient lourd et bestial.
Tout cela sent le pogo où on se fait mal, la bière de mauvaise qualité et le gros con derrière toi à qui tu vas très vite coller un coup de genou tellement il est lourd.
Bref, c'est pas vraiment des moments de joyeuses rigolades auxquels on est convié.
Même si le son est travaillé, si les arrangements sentent (malgré l'apparente facilité) la prise de tête, et si globalement on note un grand soin apporté à l'ensemble, le groupe n'oublie jamais l'efficacité. Il semblerait que pour eux,une bonne chanson ne doit pas trop trainer en longueur qu'elle doit être rythmée et facilement mémorisable.
Même si on ne peut décemment pas les rapprocher du Néo, j'ai toujours un peu pensé à SOULFLY en les écoutant. Je sais bien qu'il n'y a pas vraiment de similitudes au niveau de la musique, mais l'envie qu'a UNDERTOW de faire mal tout en sachant s'écarter parfois des schémas classiques me fait un peu penser aux Brésiliens (enfin ce qu'il en reste...).
Mais contrairement à leurs comparses, les UNDERTOWS sont plus économes de leurs effets... et c'est certainement là qu'ils sont très différents de SOULFLY.
J'ai toujours pensé qu'intégrer un passage lyrique dans un morceau métal n'était pas vraiment une grande preuve d'originalité. Par contre, un groupe, qui sans changer d'instruments et sans changer de musique, arrive à te faire ressentir quelque chose de très différent d'un morceau à l'autre... alors ce groupe est talentueux.
C'est ce qu'il y a de vraiment sympa sur cet album...on passe du planant et mélodique "Still Waitin" à l'inquiétant "Smoke Garden" (qui a d'ailleurs un fort goût de GOJIRA dans l'intro) avant de se prendre le terrible "Threedoube chime" en plein dans les ratounes.
Et tout cela dans une cohérence affirmée . C'est pas beau ?
On a même droit à un bonus track acoustique après le dernier assaut final, "Drenched In Gasoline". Sans être la ballade du siècle, la chanson a au moins le mérite de terminer l'album sur une note mélancolique... même si évidemment je préfère de loin "The bitter Taste".
Bien qu'il hurle les trois quarts du temps, Joachim aime la mélodie et c'est certainement pour cela que cette chanson ne fait pas "tache".
L'album ne décevra pas les fans du combo et devra certainement intéresser certains curieux... Nos UNDERTOW ont l'amour du travail bien fait, soyez en surs.


Rédigé par : pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 11832