Sous ce patronyme aux consonances celtiques officie un seul et unique musicien répondant au curieux nom de S’aamed. Ce brave - et jeune - garçon nous délivre sa vision d’un black metal farouche assisté par une boîte à rythmes réglée sur une cadence de cavalerie la plupart du temps. L’exécution ne souffre pas de lacunes excessives, et les compos défilent rapidement sans que l’ennui s’installe, emmenées par de simples mais efficaces mélodies qui évitent soigneusement de tomber dans le triomphalisme pompeux, et illustrent assez bien un concept de fierté païenne (j’ai mis du temps à m’en rendre compte, remarquez, le titre n’étant guère explicite sur ce sujet), moitié en français moitié en anglais, semblant se nourrir de récits de guerre et de légendes. On note quelques effets de voix ou de synthé, quelque peu superflus à mon goût.

D’ailleurs le chant est loin d’être à l’honneur, car trahi par une production bien en dessous de la moyenne. La sanction qui s’en suit est implacable: un son de guitares aigu et surtout indistinct qui ne donne pas vraiment envie de s’investir à fond dans l’écoute, la boîte à rythmes qui devient crispante au bout de deux titres, le mix en général qui noie ce que l’album possède de qualités indéniables. Il est dommage de voir, aujourd’hui encore, autant de jeunes groupes se lancer dans le grand bain avec des produits à la finition aussi perfectible, car il ne fait aucun doute qu’un minimum de moyens et de patience supplémentaires (les deux vont ensemble) auraient fait de « In Unity Païenne » d’emblée un sérieux espoir de la scène française. Au final il est presque triste de constater que les morceaux les plus plaisants à l’écoute sont encore les instrumentaux au synthé… Cette impression générale de « bâclage » relatif se confirme pour ce qui est du livret (conception graphique dispersée, couleurs criardes, textes illisibles). Bref, il est à espérer qu’on réentende parler d’Umbakrail très bientôt sous un jour plus glorieux.




Rédigé par : Uriel | 4.5/10 | Nb de lectures : 6327