Depuis que la Botte est sous celle de son Mussolini de carnaval*, la scène ritale explose et dévoile des myriades de groupes tous plus talentueux les uns que les autres. De là à faire un parallèle entre ce qui agite le monde du Metal italien et ce qu'il se passe dans nos verts pâturages, il n'y a qu'un pas à faire, et je le fais allègrement pour sauter à pieds joints dans la marre à glaires de ULTIMO MONDO CANNIBALE et son tout premier album!!!
Gras, gros, gruick!

ULTIMO MONDO CANNIBALE, au-delà de la référence au film de Deodato, il s'agit surtout d'un clin-d'œil évident à l'album culte de IMPETIGO. Une fois la chose précisée, tout sera plus clair pour saisir l'esprit qui anime ce groupe qui excelle dans l'art de faire gerber les chatouilleux du tympan. C'est mid-tempo, c'est poisseux, ça grouille d'asticots, c'est moite et tout est parfaitement groovy et dodu! L'album démoule donc une bonne grosse dallée de Goregrind collant et gélatineux qui ne manquera pas de faire danser les amateurs de Old School dans des lambeaux des zombies à l'haleine douteuse… En s'enfilant les douze titres de "Pornokult", on songe bien évidemment à IMPETIGO et à tous les petits enfants que ce pilier du Goregrind a engendré; ROMPEPROP, HYMEN HOLOCAUST, CBT et toute ce beau monde qui ne se focalise que sur l'aspect pachydermique de la musique. Très peu de plans rapides, juste une ambiance visqueuse renforcée par un grain de son épais, aussi massif que cru et des vocaux pitchés au point de faire passer Barry White pour un chanteur de Heavy au pantalon trop serré! Bon, j'arrête mes comparaisons débiles: les voix ultra gutturales racleront les fonds de fosses communes de Raccoon City, un juteux compromis entre BESTIAL DEVASTATION, GRUESOME STUFF RELISH et même MUCULORDS… surtout pour les voix avinées qui naissent comme autant de boursoufflures à la surface de ce somptueux "Pornokult".

A l'instar des petits canaillous de ROMPEPROP, EMBALMING THEATRE ou de LORD GORE, ce groupe (qui compte en son sein le gratteux de PUTRID WHORE) tartine des kilomètres de bouillasse pâteuse incrustée d'éclats plus hargneux qui peuvent tantôt faire songer à du CARCASS (des débuts) à moitié rongé par les sucs gastriques de SPLATTERHOUSE tantôt à un LIVIDITY (des débuts aussi!) confit au nectar de kystes à la THE DAY EVERYTHING BECAME NOTHING

Bien que ne brillant pas par sa rapidité, ULTIMO MONDO CANNIBALE reste passablement puissant et impressionant. Pis de toute façon, je sais pas qui est le jojo qui a dit que le Goregrind était systématiquement synonyme de blasts à fond les bigoudis… Bref, on va pas se fâcher, pas aujourd'hui, pas en se délectant d'une telle tuerie qui dégouline d'une ambiance qui vous incitera à aller bouffer votre voisin… surtout lorsque vous découvrirez les deux reprises de IMPETIGO (oh la belle surprise!) et celle de GUT!

Du Goregrind comme on en n'a plus entendu depuis des lustres, fait avec amour dans les marmites du Père Ducrasse! Aussi bon et fascinant que les films crados des 70's! Filez affûter vos sagaies et allez découvrir le haut du panier de la scène Goregrind Italienne!
Gerboulissimo!




*: Trouvez d'où est tirée cette référence et promis, je ne kronikerai pas le prochain Cannibal Corpse!


Rédigé par : Cobra Commander | 16/20 | Nb de lectures : 11962