Alors que Neurotic records est sur le point se sortir “Of Fracture and failure », le premier album des Néo-Zélandais ULCERATE, le label italien The Flood records nous fait le coup de la réédition avec la fameuse démo bonus qui accompagne désormais toute ressortie qui se respecte. Ainsi, voilà « The Coming of Genocide », avec son bel artwork d’origine, et la démo 2003 d’ULCERATE réunis sur une seule et même galette pour près d’une demi-heure de matraquage intensif en huit titres extrêmement pugnaces.

J’écris « pugnaces » alors qu’en fait le terme qui serait le plus approprié à ces huit brûlots serait plutôt un « qui défoncent tout ». En effet, ULCERATE donne dans un death metal technique super brutal fortement influencé par la scène américaine. Mais pas n’importe quelle scène ; celle des véritables tueurs, des brutes épaisses, des surdoués de la technique puisque qu’ULCERATE se situerait à la rencontre d’un terrible SUFFOCATION et d’un bon gros DEEDS OF FLESH des familles. Oui, oui, rien que ça…

Dans ces conditions, vous comprendrez que les morceaux de ce disque ont autant de délicatesse qu’un coup de mortier dans une pouponnière. La musique d’ULCERATE s’épanche autour d’une orgie de thèmes, de breaks de contre-temps aussi brutaux que pointus. Ajoutez une bonne lichée d’IMMOLATION pour des growls assez proches de ceux de Ross Dolan et quelques dissonances de six cordes à vous mettre les boyaux en vrille avec triple loops piqués et vous aurez une idée relativement précise de ce qui vous attend sur cette réédition. Toutefois, cette chronique ne serait pas complète si je ne soulignais pas l’incroyable performance d’un batteur prodigieux dont la mère a, jadis, visiblement fauter avec une pieuvre, ce qui expliquerait les capacités hors norme du garçon en question.

Une paire de bémols mineurs viennent néanmoins ternir le tableau de chasse de cette boucherie. Tout d’abord les inévitables différences de productions entre les deux enregistrements ici regroupés. Alors que « The Coming of Genocide » troue le cul par un gros son qui met bien en relief les growls, les grunts occasionnellement doublés de vocaux black, la démo de 2003 pêche un peu par le manque de puissance de son mixage.
L’autre point négatif se situe plutôt du côté de la construction complexe de certains morceaux qui voient se succéder des plans qui partent un peu dans tous les sens. Ce détail a pour conséquence de rendre le genre un peu indigeste à la longue et c’est volontiers qu’on change de disque après une paire d’écoutes en boucle.

Toujours est-il que si vous êtes friands des groupes cités plus haut, ULCERATE est un outsider qui retiendra sûrement votre attention. D’autant plus que leur premier véritable album arrive d’ici un bon mois et que le groupe a durement bûché sur sa copie pour frapper un grand coup. Pour infos, ULCERATE assurera la première partie de CANNIBAL CORPSE sur les deux dates néo-zélandaises de leur tournée océanique en octobre prochain. J’espère que George Fisher et sa troupe seront en forme sinon ils risquent fort de se faire mettre à l’amende par les jeunots d’ouverture.


Rédigé par : Tonton | Réédition/ | Nb de lectures : 12988