Qu’on se le dise, cet album est une bombe. Latine qui plus est. Une chose visqueuse, gluante, terriblement vivace, provenant d’un autre monde. Un blob sous L.S.D., un alien défoncé à la mescaline. Bref, une mauvaise fréquentation que votre maman ne verra pas d’un bon œil. Tout dans ce disque confère au génie. Pour faire simple et convaincant, si vous aimez les premiers ‘FLOYD, les premiers MONSTER MAGNET, les MELVINS et même, pourquoi pas, ELECTRIC WIZARD, vous allez adorer UFOMAMMUT.

Pour tout dire, j’avais un gros a priori sur ce groupe sans même l’avoir jamais écouté. Pour moi, il s’agissait, une fois de plus, d’une formation pillant sans vergogne le grand KYUSS. Grossière erreur. La honte sur ma tronche.
La première écoute de ce monstre de l’espace passe bigrement bien, même sans être un aficionados de spacerockeries à la HAWKWIND ou de PINK FLOYD. Le son est lourd, très lourd même.
D’entrée de jeu « Stigma » nous ouvre les portes d’un monde à la fois poisseux et psychédélique. Le son des guitares colle aux baskets, la basse est une vibration que l’on ressent avec le bas ventre, la batterie martèle un rythme répétitif et tribal. Quelques claviers et samples finissent de créer l’atmosphère.

Une introduction. Si vous avez aimé ce titre, le reste va (déjà) achever de faire de ce combo votre groupe préféré. « Stardog » voit l’arrivée d’un chant énigmatique, noyé dans le fond du mix, brouillé par les effets d’écho et de résonances. Un sorte de King Buzzo sous champi’ (pas courant ça !), voire un Jus Oborn enroué. Les samples et claviers s’en donnent à cœur joie sur un titre progressif qui se terminera sur des samples à la MINISTRY et des guitares jouant autant sur le lourd que sur les larsens bruyants.
« Hellectric » voit se déchaîner les éléments genre Big Bang de Satan. Groove monstre, ultra spongieux, psychédélisme noir, proche de NEUROSIS et de l’écurie HydraHead, mais avec un sens de l’accroche qui, je pense, réside plus dans la vibration, dans l’approche chaude et placentaire de la chose.
La suite voit l’Ecossaise Rose Kemp (excellent nouvel album « Unholy Majesty » sur Little Indian record par ailleurs !) featurer (ça se dit ça ?) sur « Ammonia », une version boueuse de "The Great Gig in the Sky" (de vous-savez-qui-n’est-ce-pas ?). Une voix, en montée perpétuelle, l’impression que la partie fut improvisée tant il paraît impossible que le résultat final soit le fruit d’un laborieux travail de minutie et de détails, le tout semblant trop naturel. Le panard total.
Je me méfie de la descente.

« Nero » ne sera pas celle-ci, les titres semblent liés les uns aux autres, avec quelques respirations bienvenues, les montées restent progressives, aucune recette ne semble avoir de prise sur notre pachyderme. Restent quelques influences reconnaissables mais loin d’être gênantes car bien digérées. Le FLOYD montrera une fois de plus son spectre sur « Nero ». Mais à aucun moment il ne nous semble plagié puisque bien plus lourd, plus belliqueux et méchant. Car, oui, c’est bien d’un disque agressif dont on parle, si je me suis laissé emporter par le côté prog’ et psyché’ du truc, c’est parce qu’il est rare de trouver galette si équilibrée entre le Heavy et le space. Ecoutez « Destroyer » et son chant hurlé, ses chorus de guitare ultra noisy et son groove implacable… c’est pas du metal ça ?? De plus les claviers ne sonnent jamais cheap car bien dosés dans le mix et du coup pas gênants du tout pour un anti-keyboard comme moi.
Le dernier morceau, et pas des moindre, un pavé de 27 minutes rassemblant « Void » morceau de bravoure progressif à souhait et « Elephantom », la face plus Kraut du colosse avec la participation de Lorenzer, guitariste du groupe LENTO, voit l’album se terminer sur un final drone-noise du meilleur effet…l’apothéose, le kiff ultime, le pied intégral.

Fans de musiques heavy de tout poil, cet album se DOIT d’être dès aujourd’hui dans votre collection.
Il est fait pour vous.
Si vous ne m’écoutez pas, vous, vos enfants, vos petits-enfants et arrière-petits-enfants, vivrez dans la honte et serez maudits jusqu’à la fin des temps !
IN-DIS-PEN-SABLE.


Rédigé par : Dixie Whiskey | 18/20 | Nb de lectures : 14018