L’équipe The CNK est de retour après une longue absence, depuis leur dernier opus, “L’Hymne à la joie”. Tapant dans ce que j’appellerais du métal martial qui avait déjà défrayé la chronique autant en CD qu’en live… « C’est quoi ces gars-là ! Merde c’est limite facho, ils font leur révolution ou quoi ? Allez, j’me casse ! » Ahaha… Laissons les déserteurs s’en aller et revenons à nos francs-tireurs. Car oui THE CNK a la réputation de déranger et clairement ils s’en amusent assez bien et gèrent ce côté « provocateur propagandiste dérangeant » comme des chefs à qui je donnerais la décoration d’honneur.

La guerre est finie ? Non, pas pour les THE CNK !! Que vont-ils bien pouvoir devenir ? Que vont-ils faire ? Un nouvel opus était de mise depuis quelques temps, mais comment se démarquer à nouveau et briser une fois de plus des clichés trop ancrés dans les mémoires ? Peut-être en sortant « Revisionnisme », album constitué de reprises d’influences diverses revues à la sauce THE CNK, l’idée est charmante sur le papier mais qu’en sera-t-il à l’écoute ?

J’ai les éléments en main, déjà visuellement c’est une série de photo de Andy Julia qui vraiment sont magnifiques et transpirent d’une sorte de pureté malsaine au travers de différentes mises en scène, le tout en noir et blanc ! A l’écoute la surprise sera également de taille.

L’opus commence donc sur « Gadd Ist Gott », medley de Gary Glitter, cette première piste sonne comme un petit rappel à « L’Hymne à la Joie », c’est martial, puissant, dérangeant et tout aussi « amusant ». D’emblée la patate propre à THE CNK est là, bel et bien présente… hochement de tête incontrôlé… ils n’ont rien perdu en route depuis. Voilà une entrée en matière assez réussie sur un album dont j’en attendais beaucoup.

Ces gaillards sont vraiment tordus, comment ne pas se dire même qu’ils sont totalement barrés ?! Quand on voit qu’ils ont repris des morceaux de Leonard Cohen, GNR, Slayer, en passant aussi par les Beastie Boys !! Sur « You Could Be Mine » de GNR, j’ai franchement cru à une blague de mauvais goût, mais ici avec Snowy Shaw et Mr Pills (Prime Sinister), c’est une toute autre affaire ! C’est kiffant à l’écoute, ils n’ont pas poussé le cover trop en profondeur comparé à d’autres morceaux. Clairement, ce morceau s’en trouve plus puissant et dévastateur, les nappes et les phrasés aux chants viennent apporter beaucoup dans ce sens. Juste envie de me dire « merde Axel ! Écoute ça et admire ! » je le cherche mais ne le trouve pas, je pense qu’il squatte encore le Mac Do du coin, arrêter la came ça fout la dalle !

C’est parti ! ça sent la guéguerre et donne envie de mettre des baffes ou de trancher des têtes (chacun son truc). « Sabotage » des Beastie Boy, avec son côté psychotique à coups de samples et d’électronique donne un côté vraiment explosif à ce titre ne s’en trouvant donc que des plus surprenants. Avec « Blood Is Thicker Than Water » de Impaled Nazarene, l’esprit sera assez identique mais plus adoucis par les nappes orchestrales donnant un côté bien plus épique et moins rentre-dedans.

THE CNK n’as pas vraiment fait de reprise, ce serait je pense, injuste de dire que « Revisionnisme » est juste un album de cover. C’est bien plus que ça, la dimension de chaque morceau est retravaillée à leur sauce, tout en conservant l’esprit même dudit morceau. Violence, provocation, domination, virilité et robustesse sont les maîtres mots de la musique de THE CNK, ici ils n’ont fait que l’appliquer sur des œuvres parmi lesquelles on ne pouvait s’attendre à un tel radicalisme musical de leur part.
« Everybody Knows » de Leonard Cohen est bien reprise, mais ce sera le morceau le moins convaincant de la galette, semblant bien plus mou face à l’ensemble, même si celui-ci marque tout de même une pause intéressante dans la set list, tout comme la reprise de Nick Cave & The Bads Seeds, « Where The Wild Roses Grow ». Ces deux morceaux calment un peu les mœurs avant de repartir au front fracasser tout ce qui passe, mais au final, ce n’est pas ma tasse de thé, trop « calme ». Enfin, sur onze titre parmi les terribles « Seasons in The Abysse » de Slayer, ou « Weisses Fleisch » de Rammstein, ces petites pauses ne seront pas non plus catastrophiques.

Marquer un retour avec un album de cover… La mission était tout de même plus que risquée, et de la part d’un groupe fortement décrié, le défi n’en est que des plus complexes. Mais ici THE CNK a réalisé un travail considérable en nous livrant ce « Revisionnisme ». On se retrouve plongé dans des cover d’horizons vraiment divers, on reste sur le registre propre à THE CNK dans un album qui conserve malgré tout une très forte cohérence d’un titre à l’autre… Un retour donc très bien marqué par THE CNK, les fans s’y retrouveront. Une décoration s’impose…




Rédigé par : Phenix | 17/20 | Nb de lectures : 16519